Mountain Men

Mountain Men @ Chat NoirJe suis allé écouter Mountain Men hier soir au Chat Noir de Carouge et je sais maintenant pourquoi ce duo franco-australien a été choisi par la scène blues française pour aller les représenter à l’IBC (International Blues Challenge) à Memphis dans la catégorie duo : ils sont tout simplement fabuleux !

Leur delta blues est ciselé finement, leur spectacle est amusant et ils entraînent rapidement le public où ils veulent et surtout ils font preuve d’une sincerité et d’une générosité incroyable ! Si ils sont déjà très bons sur leurs enregistrements, ils se transcendent en concert en mettant toute leur énérgie, leurs sentiments et leurs tripes dans les morceaux qu’ils intérprètent, dans la plus pure tradition du blue. Et rarement je n’avais entendu une si prenante version de « Georgia »,  même par Ray Charles que j’ai vu plusieurs fois en concert. Bref, un tout grand moment d’emotion ! Merci Mountain Men !

–> Autres photos sur flickr

Les conditions de photo n’étaient pas idéales, des rouges dominants et saturés, mais ils ont de telles attitudes que ça aurait été dommage de ne pas désaturer pour les mettre en quasi noir/blanc.

Marcel Imsand

Lorsque j’ai commencé ce blog j’avais l’intention d’écrire une page particulière pour mentionner les photographes qui m’ont influencé à un moment ou l’autre et d’en expliquer les raisons, celles-ci n’étant d’ailleurs pas toujours en relation avec la photographie. Mais chaque fois que je commençais ledit article je me perdais soit parce qu’il y avait toujours plus de monde à citer, soit parce l’article partait dans autant de directions qu’il y avait de raisons d’avoir apprécié l’un ou l’autre. Aujourd’hui je vais donc changer mon approche en recadrant par petites touches sur des moments, des gens ou des évènements qui furent importants et je vais commencer par Marcel Imsand.

Je pense que j’ai découvert le travail de Marcel Imsand vers 1982, quand est sorti « Paul et Clémence », un livre de magnifiques photos d’un homme et de sa servante vivants dans une vieille ferme gruérienne. Les images en noir et blanc sont absolument sublimes et les décors rudes et austères de la ferme semblent venir d’un autre temps et d’une autre époque. Mais outre le choix d’un sujet et d’un décor, le plus intéressant dans le travail de Marcel Imsand et l’utilisation de la lumière et des ombres, de la maîtrise des contrastes et des clairs-obscures à la prise de vue, comme au développement. Cette maîtrise se retrouve dans des oeuvres plus tardives pour lesquels j’ai une profonde admiration que sont « Luigi le Berger » (1990), que j’ai vu je crois à Gianadda, et « Les Frères », paru en 1997 (photos de cet article).

Souvent lorsqu’on s’intéresse à l’oeuvre de quelqu’un, on s’interroge aussi sur son parcours et celui de Marcel Imsand, photographe autodidacte élevé dans un milieu ouvrier, n’était pas sans me rappeller mon grand-père Charles Junod;  horloger de son état, photographe, musicien et saltimbanque amateur, j’ai malheureusement trop peu connu cet homme qui m’a probablement transmis bien plus que 25% de gènes, si j’en crois mes goûts et mes loisirs. Et comme j’ai moi-même grandi dans une famille et un environnement ouvrier et proche de la campagne, le parcours et l’univers d’Imsand me parlaient.

J’ai eu un jour l’occasion de le croiser et de discuter avec lui à la Chaux-de-Fonds (CH) dans les années 80. Il avait lui-même sorti un livre de photos de Carnaval en 1976 et moi j’avais été lauréat d’un prix du concours photo du Carnaval de la Tchaux, mais j’étais assez timide (si, si) et assez impressionné à l’époque et je me souviens juste que nous avions parlé de la lumière.

J’admire aussi chez Imsand son approche des gens, le regard qu’il pose sur eux et la manière avec laquelle il entre avec naturel et pudeur dans leur intimité, sans aucun voyeurisme, avec amour, toujours. Et ça c’est quelquechose que je lui envie absolument, parce que je ne crois pas savoir photographier les gens: d’abord parce que je ne sais pas comment les approcher et ensuite parce que j’ai toujours la crainte de ne pas réussir la photo, de ne pas réussir à capter l’étincelle du regard ou l’essence de la personne.

Alors ce qu’il me reste de cette rencontre photographique c’est l’envie de capter les vieilles pierres et les lumières qui illuminent des scènes intérieures d’antan, comme je le fais parfois au détour d’une ballade ou en visitant un éco-musée, en n’oubliant pas que nous sommes le fruit des générations passées et en respectant ces générations. Et un jour je ferai peut-être de beaux portraits comme Marcel Imsand …

Pour en savoir plus:
http://www.lagruyere.ch/fr/le-journal/les-editions/2007/20070904/gruyere-20070904.html
http://www.lagruyere.ch/archives/2006/06.12.09/magazine.htm

Les photos de cet article sont (c) Marcel Imsand.

Subway

J’ai adoré Subway,  lors de sa sortie en 1985. Avec son esthétique de BD, son histoire de marginaux et sa description d’une vie parallèle dans le métro de Paris, ce film de Luc Besson était un énorme bol d’air dans le cinéma français de l’époque et tous les jeunes s’y reconnaissaient d’une manière ou d’une autre. J’avais déjà été impressionné par l’étrangeté et la noirceur du Dernier Combat, film post-apocalyptique en Noir/Blanc qui n’a pas grand’chose à voir avec Subway mais qui révéla Besson comme un grand réalisateur.
Pour situer, cette période-là fut aussi celle des sorties de Brazil, Dune et Terminator, qui marqueront aussi leur époque.

Subway est un film policier qui se déroule en sous-sol, avec ses éclairages artificiels et ses néons, des reflets sur les zincs et les néons, des ombres, et des passages sombres ou mal éclairés. Une image qui m’a marquée. C’est donc très logiquement que lors d’un voyage à Paris en 1985 (peut-être mon premier ?) j’avais décidé de me balader dans ce même métro pour y prendre une série d’images et explorer cet esthétisme particulier. A l’époque les images en lumière artificielle m’intéressaient déjà passablement et cette expérience fut une étape important dans ma progression photographique ou artistique (si je peux me permettre d’utiliser ce terme) et je suis très content aujourd’hui de sortir celles-ci de la naphtaline.

Lumières de Novembre

Winter Afternoon
J’ai toujours aimé les froides lumières d’hiver comme celle que nous avions l’autre samedi après-midi de passage à la Tour-de-Peilz: ce mélange de restes de brume et de grisaille avec un soleil pâlot qui essaye d’égayer la scène autant qu’il peut, un petit coin de ciel bleu qui cherche à se faire une petite place. Surtout quand on dispose devant soi d’une énorme surface d’eau qui reflète et amplifie la froidure, comme le lac Léman, avec les Alpes dans le fond.
Ca donne évidemment des photos un peu froides et tristes, dignes d’une carte de deuil, mais ça ne manque pas d’une certaine beauté. Cette lumière m’a rappellé celle que j’avais lors d’un petit tour en bateau à Seattle au mois de février 2008. Un peu plus tard, juste après que le soleil se soit couché, la brume et le lac ont mêlés leurs teintes pour ne plus faire qu’un.Winter Sunset Ferry to Bainbridge

On n’est jamais trop sensible

Dans mon précédent article consacré au flash dans les conditions de faible lumière, je mentionnais une autre technique que je voulais essayer pour faire des photos en basse lumière et voici donc les fruits de mes réflexions et investigation.

Il est assez rare que j’évoque le modèle d’appareil que j’utilise parce que j’estime que ce n’est pas une information primordiale; n’importe quel appareil numérique moderne actuellement sur le marché fera une photo à peu près correcte et satisfaisante dans 90%, voire 95% ou plus des situations courantes. L’essentiel de la qualité de l’image est imputable d’abord au photographe lui-même, à la qualité de l’objectif et tout en dernier à la manière dont l’appareil, le capteur et son logiciel analyseront les données. Mais il restera toujours 5% de cas limites, de situations particulières dans lesquelles un appareil haut de gamme expert ou pro fera la différence avec un modèle de moyen de gamme, et c’est le cas notamment dans les situations de très faible lumière. Dans ce conditions, un capteur performant et un logiciel de gestion des données est primoridal notamment en ce qui concerne la gestion du bruit numérique (ou chromatique) qui se manifeste par exemple par l’apparition de pixels de couleurs dans les zones foncées lors des captures en haute sensibilité. Il est généralement admis que le Nikon D300 gére de manière convenable le bruit jusqu’à une sensibilté de 1600 iso, qui est donc la sensibilité maximale que la plupart des gens utilisent pendant les concerts.

Mon idée pour une approche différente était donc de pousser la sensibilité au maximum (6400 iso) en  évitant (ou au moins en atténuant) le problème du bruit chromatique simplement en travaillant en Noir/Blanc. Les hautes sensibiltés entraînant une pixelisation similaire au « gros grain » que j’affectionnais dans ma période de chambre noire, je me réjouissais de voir le résultat. Premier constat, je confirme que photographier en faible lumière à haute sensibilité génère un bruit très disgrâcieux, même si dans certaines circonstances on pourrait presque s’en contenter. Mais par la suite, lors du développement en Noir/Blanc je me suis bien amusé à essayer toutes les différentes options de transmutation de la couleur en valeurs de gris et même si je suis très loin de les maîtriser, j’ai été ravi de la plupart des résultats finaux, très proches de ce que j’essayais d’obtenir lorsque je tirais mes images moi-même.

Evidémment, la disposition et la puissance de l’éclairage de base reste toujours primordial et il est reste très difficile de sauver une mauvaise illumination en triturant le développement de la photo: au mieux on peut passer des heures à éclaircir ou foncer des portions de l’image, comme on le faisait dans le temps avec des caches, mais un tel processus est fastidieux et ne peut être mené que sur quelques rares photos choisies (en tout cas pour moi, qui ne suis pas un pro de photoshop). Mais tout cela m’aura au moins poussé à essayé autre chose !

To Flash or not To Flash

Reprise des activités du BAG au BDG Club, Brasseur des Grottes, 6, rue de la Servette à Genève avec une Jam session. L’occasion de vérifier toute la technique en vue de notre grand soirée inaugurale le 24 septembre 2009 et pour moi l’occasion de tester différentes choses du côté de la photo. En effet, on aura pu s’en apercevoir sur les photos du mois de juin et juillet, les conditions de prise de vue sont assez difficiles dans cette endroit, avec quelques néons UV, un monstrueux néon bleu à l’arrière de la scène et des spots très directifs de couleurs très différentes. Le néon bleu, on ne peut malheureusement pas l’éteindre parce qu’il fournit l’essentiel de la luminosité; même avec un appareil qui génère peu de bruit à 1600 ISO et un objectif très lumineux, sans lui il serait impossible d’officier du tout.

Je déteste prendre des photos de concert au flash: d’abord ça ne se fait pas du tout parce que ça dérange les artistes et surtout en général c’est très très moche. Mais à l’heure des appareils et des flashs ultra-sophistiqués, je me suis dit qu’il y aurait peut-être quelque chose à faire en continuant de travailler manuellement et d’ajouter juste ce qu’il faut de flash pour déboucher les visages et aplanir un peu ces énormes écarts de couleurs (et de températures) entre les différents éléments d’éclairage, sans compromettre la photo de concert. Je dois avouer que même si il reste encore pas mal de détails à régler plus finement, cette solution apporte effectivement un léger mieux à la situation. Mais une de ces prochaines fois, j’essayerai encore une autre approche…

Lumières dans la nuit

J’avais l’intention de faire un petit article sur les photos de Paléo09 hors concerts avec des photos de site, les lumières, la compagnie carabosse, etc., mais d’une part il n’y a pas grand chose à dire et de plus entre-temps il y a eu le 1er Aôut (fête nationale suisse pour mes visiteurs internationaux), avec ses feux d’artifices, ce qui me permet de sortir du cadre de paléo pour vous raconter ma passion des photos de nuit.

De tout temps, j’ai toujours aimé photographier en extérieur avec des lumières artificielles, faire des longues poses dans la nuit afin de regarder le côté obscur de notre environnement quotidien . Il y a quelques années, ce qui était rigolo était de découvrir comment nos bons vieux films argentiques allaient réagir dans différentes conditions d’éclairage en variant les plaisirs avec des pellicules spéciales (ah l’ektachrome 160T, tiré à 640, disparu en 2003 !), ou en gardant des films pour lumière naturelle avec ou sans filtres.

Aujourd’hui, avec le numérique, les résultats obtenus sont un peu moins aléatoires puisqu’à tout moment, aussi bien au moment de la prise de vue ou en « développement » (si on travaille en raw), il est possible de modifier la balance des blancs et ainsi soit de retrouver un rendu proche de celui qu’à enregistré l’oeil, soit au contraire de modifier totalement l’image pour en tirer une vision nouvelle, qui ne sera pas forcément moins naturelle puisque chaque personne aura de toute façon un souvenir différent de la scène. C’est aussi bien entendu les mêmes raisons qui me font apprécier les photos de concert, notamment quand on découvre une salle pour la première fois, on ne sait jamais à l’avance comment sortiront les photos.
Mais même si il est aujourd’hui plus facile de prendre ce genre d’images, il reste tout de même nécessaire de savoir utiliser son appareil en mode manuel, mais surtout de connaître ses limites, notamment en ce qui concerne le niveau de bruit qu’il générera dans les hautes sensibilité. Mais là encore, les modèles les plus récents ne posent quasiment plus aucun problème à 1600, voire parfois 3200 ISO.

(Aôut 2009: Cliquer ici si rien ne s’affiche – les diaporamos n’ont pas l’air de fonctionner dans IE 8.0)

J’ai donc profité de tout ça pour faire un album flickr entièrement consacré à ce genre, duquel j’ai pour le moment exclu les effets pyrothechniques (feux d’artifice, images éclairées à la flamme),  qui bien que de techniques très similaires restent un peu différentes. En espérant comme toujours avoir le temps un jour de digitaliser quelques archives qui sommeillent dans les cartons, notamment des photos que j’ai faites il y a longtemps de la tour Eiffel de nuit (tiens, d’ailleurs, il parâit que c’est interdit de la prendre de nuit).

—————-
Now playing: David Gilmour – Red sky at night
via FoxyTunes