Feux d’Artifice

Le 1er Août est l’occasion d’aller retrouver la belle-famille et quelques amis à Meyrin (siège du CERN) et photographier les feux d’artifice. J’aime beaucoup les feux d’artifice, je pense que ça doit être passionnant de développer des fusées qui vont éclater en couleurs et formes différentes, allier entre elles les substances chimiques, les compartimenter pour les enchaînements de couleurs, minuter les différentes fusées entre elles et programmer tout cela en un ensemble lumineux et varié. C’est bien le seul intérêt d’avoir inventé la poudre à canon !

Ils sont aussi un sujet de photographie très intéressant, qui exige quelques bonnes connaissances techniques, une bonne capacité d’adaptation et aussi beaucoup de chance. Mais comment photographier un feu d’artifice ? Question matériel, l’usage d’un pied est recommandé, parce que même si il est souvent possible de faire une photo au 1/30 de seconde avec une sensibilité haute (800 ou plus ISO) et une grand ouverture (2.8 ou 3.5), le problème est que pendant ce 1/30 (ou 1/15) de seconde, le feu n’a souvent pas le temps de se déployer et il faudra donc travailler entre 0.5 et plusieurs secondes pour capter le feu dans son entier. Il faudra aussi enlever l’autofocus et faire un réglage manuel sur l’infini. A partir de là, il faut jongler entre la sensibilité et l’ouverture pour que les lumières s’impriment sur la carte mémoire sans être trop sur ou sous-exposées. Moi en général je laisse la sensibilité sur 200 ISO, ce qui permet des ouvertures aux alentours f/9.0. Ca s’est pour la théorie, parce qu’ensuite les modifications à apporter dépendront beaucoup du type de feu qui va être lancé, ce qu’on ne sait en général pas à l’avance. En effet, vous avez d’une part les feux très rapides, qui éclatent et de déploient en quelques fractions de secondes, et des feux qui se déploient lentement en scintillant et qui flottent plus longtemps dans l’air. Appliquer un temps de pose de 4 secondes aux feux scintillants et vous aurez tout de suite en effet de flou, qui peut être sympa, mais pas forcément l’effet recherché. Pour avoir le bon temps de pose, on peut aussi choisir de travail en mode  « bulb » et déclencher l’ouverture un peu avant l’éclatement et refermer manuellement dès que le feu s’est déployé, auquel cas on utilisera un déclencheur souple pour éviter les secousses. Les scintillants sont aussi souvent moins lumineux et il faudra peut-être aussi ouvrir un peu le diaphragme ou augmenter la sensibilité. L’autre difficulté, c’est qu’à moins de cadrer très large, les feux en général n’explosent jamais au même endroit dans le ciel. Il y a les fusées courtes et les fusées longues, et sur l’axe horizontal au moins 3 endroits différents d’éclatement des feux (et je ne parle que des petits feux), et il est donc difficile de changer rapidement son cadrage et immédiatement obtenir le bon point de vue. Et le dernier élément, sur lequel le photographe ne peut absolument rien changer, c’est la force du vent, qui devra être suffisante pour pousser systématiquement et rapidement hors du cadre tous les nuages d’explosions souvent disgrâcieux (mais pas toujours). On peut bien procéder à les estomper un peu en post-traitement (ce que j’ai souvent fait ici en augmentant les noirs ou en diminuant la luminosité), ou les enlever complètement en prenant plus de temps; mais le mieux est tout de même d’en avoir un minimum dès le départ !

–> D’autres photos de nuit sur Flickr

Peter Lik


J’ai rencontré les photographies
de Peter Lik en 2002. Alors que nous étions de passage à Cairns en Australie, nous sommes passés devant cette magnifique galerie dans laquelle s’exposaient d’énormes photos de sublimes paysages avec des lumières et des luminosités incroyables !

Je ne me souviens plus exactement ce que j’y avais vu, mais il y avait beaucoup de paysages australiens, ce qui n’a rien d’étonnant puisque Lik est né dans sur ce magnifique continent et que nous nous y trouvions nous-mêmes. Qu’il s’agisse de déserts, de sous-bois tropicaux, de bords de mers ou de montagnes, ses photos sont toutes magnifiques.  Il y a déjà la perfection technique et le cadrage impeccable, mais où je suis le plus jaloux du travail de Lik c’est que là où moi je dois passer en vitesse dans des endroits sublimes et rencontre qu’exceptionnellement les conditions idéales pour faire une photo pas trop mauvaise, lui il prend le temps de rester, d’observer, de retourner au même endroit avec des conditions de météo et de lumières différentes, jusqu’à trouver la beauté. Et ça, c’est mon grand rêve. Lorsqu’on me demande ce que je ferais si je gagnais à la loterie, la réponse que je fais depuis longtemps est : « Je prendrais le temps de parcourir le monde avec mon appareil photo » (et ma femme bien sûr 😉 ). Et c’est ce qui fait la différence avec les photos de Lik: les nuages d’orage qui laissent passer des rais de lumière sur Uluru ou le grand canyon, la neige dans le fond au petit matin à Delicate Arch, ou l’exacte bonne lumière qui traverse les feuilles jaunes d’un forêt de bouleaux. Tout est beau.

A Cairns nous avions acheté un livre et quelques cartes postales et avions gardé ce souvenir dans nos mémoires comme une des belles découvertes de notre périple australien. Et je ne pense pas qu’il fut encore très connu encore à cette époque, parce que je ne me souviens pas d’y avoir vu beaucoup de photos hors d’Australie.

Et voilà que l’an dernier, de passage dans la galerie marchande d’un grand hotel de Las Vegas, notre regard fut immédiatement attiré par une galerie qui exposait de magnifiques paysages que nous reconnûmes immédiatement comme étant de la main (ou plutôt de l’oeil) de Peter Lik ! Et là nous avons en effet pu constater que son oeuvre s’était enrichie d’images des parcs nationaux américains ou des paysages d’automne du Vermont, endroit qui nous avaient nous-mêmes attirés à un moment ou un autre. Et ce fut évidemment un grand plaisir que de découvrir toutes ces nouvelles oeuvres, notamment toute la série d’images qu’il a faites à Antelope Canyon, que nous avions visité quelques jours avant d’arriver à Vegas (voir notre carte de voeux 2011).

Pour les geeks qui ont un ipad (j’en connais), il existe même une application Peter Lik qui contient un grand nombre de ses images avec des explications et parfois un petit enregistrement vocal de Lik expliquant l’une ou l’autre de ses photos. C’est un peu plus cher qu’une application de base (enfiron 10.- CHF / 7.50 Euros) mais c’est très bien fait et les photos affichées en plein écran sont du plus bel effet !

Toutes les photos de cet article sont (c) Peter Lik Tous Droits Réservés www.peterlik.com

On n’est jamais trop sensible

Dans mon précédent article consacré au flash dans les conditions de faible lumière, je mentionnais une autre technique que je voulais essayer pour faire des photos en basse lumière et voici donc les fruits de mes réflexions et investigation.

Il est assez rare que j’évoque le modèle d’appareil que j’utilise parce que j’estime que ce n’est pas une information primordiale; n’importe quel appareil numérique moderne actuellement sur le marché fera une photo à peu près correcte et satisfaisante dans 90%, voire 95% ou plus des situations courantes. L’essentiel de la qualité de l’image est imputable d’abord au photographe lui-même, à la qualité de l’objectif et tout en dernier à la manière dont l’appareil, le capteur et son logiciel analyseront les données. Mais il restera toujours 5% de cas limites, de situations particulières dans lesquelles un appareil haut de gamme expert ou pro fera la différence avec un modèle de moyen de gamme, et c’est le cas notamment dans les situations de très faible lumière. Dans ce conditions, un capteur performant et un logiciel de gestion des données est primoridal notamment en ce qui concerne la gestion du bruit numérique (ou chromatique) qui se manifeste par exemple par l’apparition de pixels de couleurs dans les zones foncées lors des captures en haute sensibilité. Il est généralement admis que le Nikon D300 gére de manière convenable le bruit jusqu’à une sensibilté de 1600 iso, qui est donc la sensibilité maximale que la plupart des gens utilisent pendant les concerts.

Mon idée pour une approche différente était donc de pousser la sensibilité au maximum (6400 iso) en  évitant (ou au moins en atténuant) le problème du bruit chromatique simplement en travaillant en Noir/Blanc. Les hautes sensibiltés entraînant une pixelisation similaire au « gros grain » que j’affectionnais dans ma période de chambre noire, je me réjouissais de voir le résultat. Premier constat, je confirme que photographier en faible lumière à haute sensibilité génère un bruit très disgrâcieux, même si dans certaines circonstances on pourrait presque s’en contenter. Mais par la suite, lors du développement en Noir/Blanc je me suis bien amusé à essayer toutes les différentes options de transmutation de la couleur en valeurs de gris et même si je suis très loin de les maîtriser, j’ai été ravi de la plupart des résultats finaux, très proches de ce que j’essayais d’obtenir lorsque je tirais mes images moi-même.

Evidémment, la disposition et la puissance de l’éclairage de base reste toujours primordial et il est reste très difficile de sauver une mauvaise illumination en triturant le développement de la photo: au mieux on peut passer des heures à éclaircir ou foncer des portions de l’image, comme on le faisait dans le temps avec des caches, mais un tel processus est fastidieux et ne peut être mené que sur quelques rares photos choisies (en tout cas pour moi, qui ne suis pas un pro de photoshop). Mais tout cela m’aura au moins poussé à essayé autre chose !

To Flash or not To Flash

Reprise des activités du BAG au BDG Club, Brasseur des Grottes, 6, rue de la Servette à Genève avec une Jam session. L’occasion de vérifier toute la technique en vue de notre grand soirée inaugurale le 24 septembre 2009 et pour moi l’occasion de tester différentes choses du côté de la photo. En effet, on aura pu s’en apercevoir sur les photos du mois de juin et juillet, les conditions de prise de vue sont assez difficiles dans cette endroit, avec quelques néons UV, un monstrueux néon bleu à l’arrière de la scène et des spots très directifs de couleurs très différentes. Le néon bleu, on ne peut malheureusement pas l’éteindre parce qu’il fournit l’essentiel de la luminosité; même avec un appareil qui génère peu de bruit à 1600 ISO et un objectif très lumineux, sans lui il serait impossible d’officier du tout.

Je déteste prendre des photos de concert au flash: d’abord ça ne se fait pas du tout parce que ça dérange les artistes et surtout en général c’est très très moche. Mais à l’heure des appareils et des flashs ultra-sophistiqués, je me suis dit qu’il y aurait peut-être quelque chose à faire en continuant de travailler manuellement et d’ajouter juste ce qu’il faut de flash pour déboucher les visages et aplanir un peu ces énormes écarts de couleurs (et de températures) entre les différents éléments d’éclairage, sans compromettre la photo de concert. Je dois avouer que même si il reste encore pas mal de détails à régler plus finement, cette solution apporte effectivement un léger mieux à la situation. Mais une de ces prochaines fois, j’essayerai encore une autre approche…