Une pochette que je n’ai pas faite

C’est assez marrant quelquefois les hasards de la vie. L’automne dernier je ne sais plus du tout ce que je cherchais sur internet –  cela devait forcément être en relation avec la musique – et je suis tombé sur la description d’un disque dont je n’avais jamais entendu parlé, ou alors je l’avais complètement oublié ce qui est également une possibilité: un vinyle du concert de Luther Allison, Otis Rush et Eric Clapton à Montreux en  1986.  Mais je suis quasiment certain de n’en avoir jamais entendu parlé auparavant parce que si je ne me souvenais pas du vinyle au moins je pense que j’aurais dû me souvenir de la pochette. Parce qu’à y regarder de près, la photo qui illustre ce disque à très probablement été prise à quelques secondes d’une photo que j’ai prise au même moment et dont je vous parlais l’été dernier lorsque j’ai mentionné  Bernard et Luther Allison, et que je vous remets ci-dessous.

Otis Rush, Eric Clapton. Luther Allison

C’est là aussi en comparant la qualité des deux images qu’on mesure que je n’étais qu’un débutant à l’époque. J’en suis toujours un, mais j’avais vraiment une très faible expérience de la photo de concert en couleurs en 1986 et je faisais plus facilement du N/B, qui était un peu plus confortable pour un amateur. En ces périodes lointaines pour faire de la couleur en concert il fallait avoir une sacrée connaissance pour choisir le bon film, ou les bons filtres, la bonne sensibilité  et surtout il fallait une sacrée expérience pour déterminer la bonne exposition, parce qu’il n’y a rien de plus changeant que des lumières de concert. Aujourd’hui ça reste encore partiellement vrai et il faut quand même un peu d’expérience, sauf qu’on n’a plus besoin de filtres et les informations qu’on acquière dès les premières images suffisent pour régler la sensibilité et les conditions de prises de vue.

Si j’ai le temps un de ces jours j’essayerai a) de me procurer une copie de ce disque et b) trouver le nom du photographe qui est l’auteur de la pochette. Mais en attendant si quelqu’un l’a dans sa collection, je serais ravi de connaître la réponse.
Et pour finir quel est la probabilité qu’à quelques semaines d’intervalle on retrouve 2 photos prises au même moment 25 ans plus tôt ?

Complément d’information et merci à mes vieux amis, voici la vidéo et on trouvera les 2 photos entre 5:44 et 5:48. J’ai repéré la photographe Dany Gignoux sur le côté de la scène, elle pourrait être l’auteur de la photo, mais elle travaillait le plus souvent en N/B. C’est une photographe que j’adore, peu présente sur le web, faudra que j’en parle un de ces jours. Allez jusqu’é 9:21 et vous verrez aussi Mike Hucknall, chanteur de Simply Red. Et les décors sont de Keith Haring.

15.10.2012: Ah, je crois bien avoir trouvé que c’est Edouard Curchod qui a pris la photo de cette pochette !

On n’est jamais trop sensible

Dans mon précédent article consacré au flash dans les conditions de faible lumière, je mentionnais une autre technique que je voulais essayer pour faire des photos en basse lumière et voici donc les fruits de mes réflexions et investigation.

Il est assez rare que j’évoque le modèle d’appareil que j’utilise parce que j’estime que ce n’est pas une information primordiale; n’importe quel appareil numérique moderne actuellement sur le marché fera une photo à peu près correcte et satisfaisante dans 90%, voire 95% ou plus des situations courantes. L’essentiel de la qualité de l’image est imputable d’abord au photographe lui-même, à la qualité de l’objectif et tout en dernier à la manière dont l’appareil, le capteur et son logiciel analyseront les données. Mais il restera toujours 5% de cas limites, de situations particulières dans lesquelles un appareil haut de gamme expert ou pro fera la différence avec un modèle de moyen de gamme, et c’est le cas notamment dans les situations de très faible lumière. Dans ce conditions, un capteur performant et un logiciel de gestion des données est primoridal notamment en ce qui concerne la gestion du bruit numérique (ou chromatique) qui se manifeste par exemple par l’apparition de pixels de couleurs dans les zones foncées lors des captures en haute sensibilité. Il est généralement admis que le Nikon D300 gére de manière convenable le bruit jusqu’à une sensibilté de 1600 iso, qui est donc la sensibilité maximale que la plupart des gens utilisent pendant les concerts.

Mon idée pour une approche différente était donc de pousser la sensibilité au maximum (6400 iso) en  évitant (ou au moins en atténuant) le problème du bruit chromatique simplement en travaillant en Noir/Blanc. Les hautes sensibiltés entraînant une pixelisation similaire au « gros grain » que j’affectionnais dans ma période de chambre noire, je me réjouissais de voir le résultat. Premier constat, je confirme que photographier en faible lumière à haute sensibilité génère un bruit très disgrâcieux, même si dans certaines circonstances on pourrait presque s’en contenter. Mais par la suite, lors du développement en Noir/Blanc je me suis bien amusé à essayer toutes les différentes options de transmutation de la couleur en valeurs de gris et même si je suis très loin de les maîtriser, j’ai été ravi de la plupart des résultats finaux, très proches de ce que j’essayais d’obtenir lorsque je tirais mes images moi-même.

Evidémment, la disposition et la puissance de l’éclairage de base reste toujours primordial et il est reste très difficile de sauver une mauvaise illumination en triturant le développement de la photo: au mieux on peut passer des heures à éclaircir ou foncer des portions de l’image, comme on le faisait dans le temps avec des caches, mais un tel processus est fastidieux et ne peut être mené que sur quelques rares photos choisies (en tout cas pour moi, qui ne suis pas un pro de photoshop). Mais tout cela m’aura au moins poussé à essayé autre chose !