Expérience de Milgram

Pendant mes années de collèges, un de nos profs nous avait entretenu de l’expérience de Milgram, qui avait suscité de grandes discussions et interrogations parmi mes condisciples, et c’était peut-être suite au visionnement au ciné-club d’I comme Icare, film de Verneuil dans lequel cette expérience est citée.

Milgram est un psychologue américain qui a montré au début des années 60 à quel point un individu pouvait abandonner ses principes moraux lorsqu’une autorité (scientifique dans le cas de ces premières expériences) le relève de ses responsabilités. L’expérience est simple: dans le cadre d’un projet pour améliorer l’apprentissage, un volontaire doit apprendre par coeur des associations de mots et à chaque fausse réponse qu’il donne, l’autre volontaire lui fait subir une décharge électrique, de plus en plus forte. En réalité, le premier volontaire est un acteur et aucun courant n’est appliqué.

A leur grande surprise, une majorité de participants (plus de 60%) a infligé des décharges électriques qu’ils savaient être à des niveaux très risqués, voire mortels, simplement parce qu’une autorité supérieure (le scientifique) leur autorisait à le faire et en assumait l’entière responsabilité.

Cette même expérience à été refaite dans un cadre un peu différent, présenté comme un jeu télévisé, avec un vrai public, et l’autorité scientifique est remplacée par une animatrice, devenue donc une autorité télévisuelle. Plus de 80% des participants sont allés aux limites des décharges, malgré les cris ou l’absence de réponse de l’acteur après les décharges les plus fortes, laissant à supposer qu’il pouvait même être mort. Et la raison de cette cruauté n’était même pas l’argent, puisque les candidats étaient engagés pour un pilote du jeu et ne gagnaient que 40 euros.

Si vous ne connaissez pas cette expérience, regardez ou enregistrez le documentaire qui passe sur France 2 mercredi 16 mars et qui vous montrera jusqu’où peuvent aller les candidats de la Zone Xtrême, et vous verrez ensuite la vie et l’humanité d’un autre oeil, et pas forcément avec plus d’optimisme.

Pour ma part, depuis qu’on m’avait parlé de cette expérience il y a très longtemps, je m’étais toujours promis de ne jamais plus céder aux pressions extérieures, quelles qu’elles soient, et j’ai toujours oeuvré en ce sens. Je n’ai aucune idée jusqu’où je serais allé dans la Zone Extrême, mais j’aime croire que je me serais arrêté assez rapidement. D’ailleurs, c’est peut-être une des rares faiblesses de cette récente expérience: le recrutement s’est fait comme pour n’importe quel jeu télévisé par une société spécialisée et les personnes selectionnées sont d’abord celles qui veulent passer à la télé, qui est déjà un pourcentage plus faible de la population. En réalité il n’y avait déjà quasiment aucune chance que je me retrouve sur ce plateau, l’idée de départ me paraissant déjà débile. Et j’ai beau travailler dans le milieu de la recherche, j’ose croire que je respecte certaines limites, même pour la beauté de la science.

Donc, si quelqu’un vous propose un jeu télévisé dans lequel vous risquez d’être tué par un autre concurrent, sachez qu’il y a plus de 80% que cela vous arrive rééllement, dès l’instant où la production dira à votre adversaire qu’elle en assume la responsabilité … Vivement les prochains jeux télé !

Marcel Imsand

Lorsque j’ai commencé ce blog j’avais l’intention d’écrire une page particulière pour mentionner les photographes qui m’ont influencé à un moment ou l’autre et d’en expliquer les raisons, celles-ci n’étant d’ailleurs pas toujours en relation avec la photographie. Mais chaque fois que je commençais ledit article je me perdais soit parce qu’il y avait toujours plus de monde à citer, soit parce l’article partait dans autant de directions qu’il y avait de raisons d’avoir apprécié l’un ou l’autre. Aujourd’hui je vais donc changer mon approche en recadrant par petites touches sur des moments, des gens ou des évènements qui furent importants et je vais commencer par Marcel Imsand.

Je pense que j’ai découvert le travail de Marcel Imsand vers 1982, quand est sorti « Paul et Clémence », un livre de magnifiques photos d’un homme et de sa servante vivants dans une vieille ferme gruérienne. Les images en noir et blanc sont absolument sublimes et les décors rudes et austères de la ferme semblent venir d’un autre temps et d’une autre époque. Mais outre le choix d’un sujet et d’un décor, le plus intéressant dans le travail de Marcel Imsand et l’utilisation de la lumière et des ombres, de la maîtrise des contrastes et des clairs-obscures à la prise de vue, comme au développement. Cette maîtrise se retrouve dans des oeuvres plus tardives pour lesquels j’ai une profonde admiration que sont « Luigi le Berger » (1990), que j’ai vu je crois à Gianadda, et « Les Frères », paru en 1997 (photos de cet article).

Souvent lorsqu’on s’intéresse à l’oeuvre de quelqu’un, on s’interroge aussi sur son parcours et celui de Marcel Imsand, photographe autodidacte élevé dans un milieu ouvrier, n’était pas sans me rappeller mon grand-père Charles Junod;  horloger de son état, photographe, musicien et saltimbanque amateur, j’ai malheureusement trop peu connu cet homme qui m’a probablement transmis bien plus que 25% de gènes, si j’en crois mes goûts et mes loisirs. Et comme j’ai moi-même grandi dans une famille et un environnement ouvrier et proche de la campagne, le parcours et l’univers d’Imsand me parlaient.

J’ai eu un jour l’occasion de le croiser et de discuter avec lui à la Chaux-de-Fonds (CH) dans les années 80. Il avait lui-même sorti un livre de photos de Carnaval en 1976 et moi j’avais été lauréat d’un prix du concours photo du Carnaval de la Tchaux, mais j’étais assez timide (si, si) et assez impressionné à l’époque et je me souviens juste que nous avions parlé de la lumière.

J’admire aussi chez Imsand son approche des gens, le regard qu’il pose sur eux et la manière avec laquelle il entre avec naturel et pudeur dans leur intimité, sans aucun voyeurisme, avec amour, toujours. Et ça c’est quelquechose que je lui envie absolument, parce que je ne crois pas savoir photographier les gens: d’abord parce que je ne sais pas comment les approcher et ensuite parce que j’ai toujours la crainte de ne pas réussir la photo, de ne pas réussir à capter l’étincelle du regard ou l’essence de la personne.

Alors ce qu’il me reste de cette rencontre photographique c’est l’envie de capter les vieilles pierres et les lumières qui illuminent des scènes intérieures d’antan, comme je le fais parfois au détour d’une ballade ou en visitant un éco-musée, en n’oubliant pas que nous sommes le fruit des générations passées et en respectant ces générations. Et un jour je ferai peut-être de beaux portraits comme Marcel Imsand …

Pour en savoir plus:
http://www.lagruyere.ch/fr/le-journal/les-editions/2007/20070904/gruyere-20070904.html
http://www.lagruyere.ch/archives/2006/06.12.09/magazine.htm

Les photos de cet article sont (c) Marcel Imsand.

Get yer ya-ya’s out

Get yer ya-ya’s out est mon cadeau d’anniversaire 2010 et je dois dire qu’il me fait énormément plaisir à plus d’un titre. En novembre 2009 cet album des Stones a été réédité pour commémorer le 40e anniversaire de leur concert au Madison Square Garden de new York en y ajoutant des chansons qui n’étaient pas présentes sur l’album original, un CD de bonus avec BB King et Ike & Tina Turner et enfin un DVD en 5.1.

Je l’ai déjà esquissé dans un précédent article sur les Beatles, mais la période 1968-70 est à mon avis la meilleure période du rock’n’roll et de la pop, et c’est aussi ma période d’éveil consciente à la musique; je me demande d’ailleurs si les 2 sont liés. The Who enregistraient Live at Leeds et venaient de sortir de Tommy, les Beatles enregistraient leurs plus beaux morceaux à Abbey Road, les Doors avaient composé Light my Fire et Led Zeppelin était en train d’incuber Stairway to Heaven. On pouvait entendre dans les festivals de Woodstock et de l’Ile de Wight le grand Jimi ou Carlos Santana et c’est aussi l’époque où les plus belles couvertures de disques étaient produites.

Au Madison Square Garden, les Rolling Stones ont joué le sublime et explosif Midnight Rambler – qui reste un de mes morceaux préférés à écouter ou jouer – une version inégalée de Sympathy for the Devil sans les « hou-hou », Jumping Jack Flash, Honky Tonk Woman, mais aussi Love in Vain, très beau morceau de Robert Johnson. Cette rééditon nous rappelle donc que les Stones sont au sommet de leur art, complètement en phase avec leur héritage rock (Chuck Berry) ou blues, notamment avec le bonus track You Gotta Move de Fred McDowell. Le livret qui accompagne le coffret ne pouvait que me plaire lui aussi, puisqu’il est écrit en grande partie par Ethan Russell, un photographe qui a accompagné les plus grand, y compris les Stones pendant cette tournée, qui dévoile quelques anecdotes à propos des photos prises lors de ces concerts, avec d’outres commentaires historiquement intéressants.  En conclusion: que du bonheur !

Quand je pense en plus qu’à l’époque j’habitais à moins de 100 km du Madison Square Garden et à environ 200 km de Woodstock… C’est peut-être ça le truc: j’ai senti et me suis impregné de quelquechose qui était dans l’air à cette époque-là 😉

Et je vous laisse avec le teaser.

Mr Jack

Je n’ai pas coutume de parler de jeux ici, réservant en général ce sujet pour mon forum, mais pour une fois j’avais envie de vous parler de Mr Jack à New-York, un de mes cadeaux de Noël que j’ai inauguré récemment. Surtout qu’en général tric-trac parle mieux des jeux que je ne saurais le faire.

Nous avions déjà bien accroché, ma femme et moi,  au concept de la 1ère version de Mr Jack, dont le système de jeu est inspiré un peu du mastermind et de Scotland Yard. Sur un plateau de jeu représentant des rues de Londres,  8 pions personnages ont chacun des spécificités propres de mouvement et d’action. L’un des joueurs incarne Jack et tire secrètement dans la piles de cartes représentant les personnages lequel est le coupable. Le but de Jack est que le pion représentant le coupable ne soit pas appréhendé ou puisse s’échapper. L’autre joueur, qui incarne l’inspecteur, doit découvrir sous quel personnage se cache l’assassin et doit l’arrêter. Pour l’aider, à la fin de chaque tour et du déplacement de la moitié des personnages, Jack donne une information en indiquant si le coupable est visible ou dans la pénombre, ce statut étant défini par la position du pion à côté d’un lampadaire ou d’un autre pion, ou non. Cet indice permet d’innocenter une partie des personnages.

Une première extension avec de nouveaux personnages rendait ce jeu encore plus intéressant, avec de nouvelles combinaisons de mouvements et d’actions. Cette nouvelle version de Mr Jack à New York apporte encore une nouvelle dimension au jeu avec beaucoup plus d’actions possibles sur  l’environnement (la carte) en y apportant et modifiant des éléments de décors, ce qui complexifie ainsi la réflexion des 2 joueurs.

D’habitude quand j’apprends l’existence d’une extension d’un jeu, je râle, arguant que si les auteurs en font une extension c’est qu’ils n’avaient pas assez réfléchi au jeu avant ! Mais pour celui-ci, il n’y a rien à dire, parce que chacun correspond à une difficulté différente et on choisira l’une ou l’autre des versions en fonction de l’envie qu’on aura de se creuser la tête,.

Je vais terminer en mentionnant que Bruno Cathala, qui a créé Mr Jack avec Ludovic Maublanc, est à mon avis l’un des meilleurs créateurs de jeux actuels: rien de ce qu’il a fait récemment, qu’il s’agisse d’un petit jeu rigolo comme Mow, ou d’un gros jeu comme Senji ne m’ont laissé indifférent.

Beatles for Sale

Suite à la remasterisation de l’intégrale des Beatles, nous (enfin surtout « j’ai ») avons craqué et nous l’avons achetée bien avant Noël. Les Beatles sont probablement le groupe que je connais le mieux, ils ont bercé mon enfance à partir de 7-8 ans et ne m’ont jamais quitté même si par la suite je me suis ouvert à de nombreux autres styles musicaux.

Mon premier souvenir des Beatles remonte à 1968-69, alors que j’habitais au USA, de retour de l’école chez mon copain Paul (ça ne s’invente pas), son grand frère nous fit écouter un truc formidable d’un album qu’il venait d’acheter. Ne m’intéressant pas encore à la musique à cet âge là, j’avais juste retenu une mélodie sympa et entraînante, pour complètement oublier tout ça quelques minutes plus tard. Ce n’est que quelques années plus tard, de retour en Suisse dans les années 71-72 qu’un jour j’entends à nouveau « Ob-la-di, Ob-la-da » à la radio et me souviens du morceau entendu des années plus tôt chez Paul. En âge cette fois de retenir le nom du groupe, j’ai commencé de collecter et écouter tout ce qui existait sur les Beatles, allant jusqu’à me faire offrir pour Noël l’intégrale des partitions que je me suis mis à apprendre à la guitare. Ca c’est pour la petite histoire.

A l’époque j’avais beaucoup emprunté de disques pour les mettre sur cassettes (pirate !), et comme je connaissais quasiment toutes les chansons par coeur et étais passé à autre chose dans les années 1985-90, je n’avais racheté aucun des CD lorsqu’ils furents numérisés, si ce n’est juste les deux fameuses compilations rouge et bleu. De ce point de vue-là, au moins je n’aurai pas de doublons avec cette intégrale.

C’est assez sympa de suivre à nouveau la progresssion et l’évolution des Beatles, en lisant les notes historiques qui ont été ajoutées dans chaque CD. Il y a pas mal de choses que j’ai redécouvertes, notamment des années 1964-65, mais pour les oublier à nouveau rapidement parce que pour moi l’album « Beatles for Sale » n’est de loin pas un des meilleurs, mes préférences allant soit aux très vieux morceaux plutôt rock’n’roll, ou surtout à toute la partie expérimentale qui débute dans l’album « Revolver ».

De nombreux articles ayant parus à ce propos, je ne vais pas m’étendre sur le « nettoyage » des bandes pour ces remasterisations, seulement pour dire que l’amélioration est bien réelle et s’entend: le son est beaucoup plus clair, les différentes pistes mieux séparées. Je ne vais pas non plus épiloguer sur l’aspect commercial avec la sortie simultanée du jeu, parce que personne ne m’oblige à l’acheter, mais si ça peut faire découvrir les mélodies des Beatles aux jeunes générations, pourquoi pas. Une chose est sûre, je ne regrette aucunement cet achat !

http://en.wikipedia.org/wiki/Apple_Records
http://en.wikipedia.org/wiki/The_Beatles

Allô ? T’es où ?

Peu de temps après avoir commencé de jouer à wow, j’ai dit un jour à ma femme que ça serait formidable si nous avions une minimap dans la vraie vie (ne vous inquiétez pas, je vais traduire). Dans world of warcraft, lorsque que vous avez envie de faire des quêtes avec des amis, vous avez la possibilté de les inviter dans un groupe – si, si, comme dans facebook ! – invitation que chacun est libre d’accepter ou refuser bien entendu. Dès que deux ou plus personnes sont dans un groupe, d’une part s’ouvre automatiquement un canal privé de discussion pour le groupe, mais surtout des points représentant les membres du groupe apparaissent dans la « map » ou la « minimap », autrement dit sur la carte de la région ou sur une petite carte représentant votre environnement immédiat (environ une centaine de mètres de rayon) qui reste affichée en permanence dans un coin de votre écran.

Dans la vie réelle une telle application peut simplifier grandement la vie en de nombreusese occasions: retrouver sa femme dans un supermarché sans devoir l’appeller sur son mobile ou hurler à travers le magasin, retrouver ses amis dans une foule (concerts, évènements) ou simplement guider ses amis facilement vers un point de rencontre.

Aka Aki est probablement une des premières applications pour téléphones mobiles (iphones, plus précisement) qui va dans ce sens, bien qu’elle en soit encore très loin en vous avertissant quand une personne de votre connaissance  passe à votre proximité. Au niveau du réseau social global, je n’y vois pas une très grand utilité (mais ça doit être parce que je suis un vieux schnock), néanmoins ça peut être sympa de savoir que votre meilleur ami est à 100 m de vous et vous donner ainsi l’occasion d’aller boire un verre ensemble. Mais en passant à leur proximité ça peut aussi être la galère, qu’ils racontent à votre femme qu’ils vous ont « vus » passer dans un secteur dans lequel vous n’étiez pas supposés être et bien que le système puisse s’éteindre on peut déjà entendre « mais pourquoi tu as débranché ton Aka cet après-midi ? ».  C’est déjà le cas avec un mobile: la plupart des gens partent du principe que si vous en avez un c’est pour l’allumer… je reviendrai peut-être un jour sur mon grand amour des mobiles.

L’utilisation du positionnement GPS ou simplement de la trangulation des signaux téléphoniques pour la localisation des individus va probablement nous ouvrir de nouvelles perspectives intéressantes mais aussi profondément et irrémédiablement modifier notre comportement social et nos habitudes, comme l’ont déjà fait l’apparition du téléphone mobile et les réseaux sociaux sur le web.

Culture et mécénat

Nous savons tous que la culture ne survivrait pas longtemps sans être soutenue par des privés ou des institutions d’état: peu de musées existeraient encore sans subventions, pas un concert ne pourrait avoir lieu sans sponsors, et rares sont les manifestations qui peuvent survivre sur leurs seules ventes de billets. Ce n’est pas nouveau, le mécénat existe depuis la nuit des temps, ou tout au moins depuis les romains ou les vénitiens.
Venise est une ville magnifique mais ses palais et ses façades se décrépissent à grande vitesse à cause  des vents, les pluies, la pollution, les pigeons et les montées des eaux. Et là aussi la réfection et le maintien coûtent des sommes trop élevées pour être absorbées par les collectivités publiques locales ou régionales seules, d’autant plus que l’économie de la ville ne tourne quasiment qu’avec le tourisme. Cela ne surprendra donc personne que le rafraîchissement de certains palais soit sponsorisé par de petites ou de grandes marques, ni que celles-ci inscrivent sur les bâches des échafaudages ou de grands panneaux leur soutien à ces travaux. C’est de bonne guerre.

Pont des Soupirs, il y a de quoi....

. . . . Pont des Soupirs, il y a de quoi....

Mais je dois avouer que quand nous sommes arrivés devant le Pont des Soupirs nous avons été complètement estomaqués: puis est monté un sentiment de dégôut devant tant d’horreur ! Non, la photo ci-jointe n’est pas un photo-montage pour un magazine de luxe, ni un exercice de photoshop pour un essai de graphisme ! C’est hélàs la pure vérité et même si j’ai volontairement choisi le grand angle pour montrer l’entier du panneau du sponsor, l’image reflète assez bien l’impression que nous a donné cette scène. Honnêtement je ne suis pas un fervent admirateur du Pont des Soupirs, qui jouxte le Palais des Doges, et ce n’est pas le genre de visites après lesquelles je cours quand je voyage, mais ce Pont est indubitablement un des symboles phare de la ville et surotut il est impossible de ne pas passer devant. Ce que l’image ne montre pas, c’est que ce panneau de pub se prolonge à gauche en faisant l’angle sur un des coins du Palais des Doges et couvre une bonne portion de sa façade côté mer; il est donc visible depuis des kilomètres à la ronde, comme on pourra le voir sur d’autres photos que je montrerai plus tard.

Pont des soupirs dans son environnement normal. Photo (c) aspengull

Je ne sais pas ce qui me choque le plus, si c’est l’impuissance de la municipalité qui autorise cette débauche de pub ou si c’est l’arrogance de la marque qui s’étale de la sorte. Mais je crois qu’en fin de compte c’est surtout contre la marque que j’en ai pour faire preuve de tant de mauvais goût, peut-être d’autant plus que c’est une marque suisse de luxe qui vend des articles qu’on peut quand même qualifier de raffinés. Il y avait plein de variantes possibles qui auraient été à mon avis plus classes: un simple blanc genre emballage à la Christo avec la marque en filigrane doré, une fausse scène historique, ou tout simplement comme beaucoup l’ont fait à Venise, une simple image de la façade telle qu’elle est sous les échafaudages. Mais tout ça était probablement trop simple et le résultat pour la marque est là: avec ses grandes lunettes à la Victoria Beckham et son flashy blue sky (il cielo dei sospiri) je parle d’elle alors qu’en d’autres circonstances je ne l’aurais probablement jamais mentionnée ici.

A part ça, Venise est une ville magnifique et j’aurai probablement l’occasion d’en reparler !

Liberation sexuelle et sphere privee

Ce matin dans le Grand 8 sur la Radio Suisse Romande  il y a avait un débat sur l’évolution de la sphère privée sur internet et un des invités comparait les changements qu’on observe à la grande libération sexuelle des années 60. C’est ici que les lubriques attirés par le titre vont zapper sur un autre page 😉 . Même si je doute que cet impact soit aussi important que ça, les arguments avancés pour cette comparaison étaient intéressants et m’ont donné à réfléchir: sur internet, dans les chats ou les forums, les jeunes abandonnent une grande partie de leur sphère privée, étalant au grand jour leur vie, leurs amours et leurs relations avec les membres de leur communautés réelles ou virtuelles. Nous aussi nous étions comme ça, mais nos confidences s’arrêtaient à nos meilleurs amis ou à des cercles très restreints.

Après avoir visité le blog de ma filleule et navigué un peu sur les pages de ses amis par curiosité, ou pour avoir vu quelquefois ce qui s’échange sur MSN dans la tranche des 10-15 ans, j’ai moi-même été surpris par l’expression franche et directe de sentiments que j’aurais moi-même considérés comme intimes à cet âge-là, et qui relèvent encore aujourd’hui de ma spère privée. Evidemment il semble que ceux qui comme moi se dévoilent peu ou prou sont considérés comme des coincés et des ringards.

Il n’existe pas de définition légale à la sphére privée: chacun définit ses propres limites en fonction de ce qu’il a envie de dévoiler au monde ou non. Sur le web plus particulièrement, l’identité numérique de chaque individu comprend les informations qu’il aura lu choisis de mettre, mais aussi celles fournies par les tiers, qu’il s’agissse d’individus ou de collectivités. Et je constate que dans mon entourage les limites de la sphère privée sont très variables: celui-ci n’écrit jamais le nom de sa compagne ou de ses enfants même dans des forums privés, un autre ne mentionne jamais son propre nom même si nous le connaissons tous et les moins timides n’hésiteront pas à mettre le numéro de leur téléphone privé partout sur la toile !

Si il n’est pas trop difficile de contrôler ses propres écrits et filtrer ses données personnelles, il faut avouer que ce n’est pas toujours évident dans la pratique: il est souvent nécessaire de fouiller un peu les interfaces pour comprendre comment définir les niveaux d’accès du monde à nos informations privées . L’exemple le plus flagrant pour illustrer ces difficultés est Facebook dans lequel il est même difficile de savoir comment est défini un ami (qui pourrait avoir accès à toutes vos infos) et par exemple si l’appartenance à un groupe entraîne de facto que tout le groupe soit considéré comme votre ami ou non. Ce sont donc des notions qui ne sont pas toujours faciles à maîtriser. Du coup, je comprends aussi que pour de jeunes insouciants (pléonasme) il soit bien plus simple de résoudre ces problèmes sans se prendre la tête en ouvrant complètement leur sphère privée.

Pour ma part je reste un vieux ringard (pléonasme ?) et je contrôle au mieux mon image et mon identité en filtrant les traces que je laisse. Mon seul problème en fait c’est de contrôler ce que les autres laissent à mon propos. C’est une tâche qui demande la plus grande attention si on veut éviter d’être taggué dans des photos ridicules ou que des informations sensibles soient lâchées sur des forums ou des blogs. Dans cette optique j’évite aussi de me mettre dans une situation ou ce contrôle pourrait m’échapper totalement et quand on y regarde en détail c’est surtout dans facebook qu’existe le plus grand risque de dérapage: c’est pourquoi je n’y ai mis qu’un minimum d’infos,  que je n’y installe plus aucune nouvelle application et que je ne rejoins que très rarement des groupes d’intérêts.

L’évolution de la spère privée sera probablement un sujet d’études très intéressant dans les années à venir !

Moriarty, pas celui de Sherlock Holmes

Moriarty est à la musique ce que Tarantino est au cinéma.
C’est un raccourci qui n’engage que moi, mais ce qui est sûr qu’en sortant de leur concert presenté dans le cadre du festival Voix de Fête, je suis dans le même état d’esprit de bonheur et de plaisir qu’en sortant de Pulp Fiction ou Kill Bill. Comme Tarantino dans ses films, Moriarty nous entraîne dans son propre univers fait de country, de blues, de rock ou de folk irlandais et nous raconte en chansons des histoires absurdes, tendres et marrantes à la fois. Ce n’est pas Gilbert le chamois empaillé qui nous contredira. Et pour finir avec la comparaison avec Tarantino, il y a aussi des clins d’oeils à des genres différents dans leurs chansons et une grande auto-dérision sur scène. Ceci dit, même si vous n’aimez pas Tarantino, allez voir Moriarty sur scène !

A mentionner en première partie le groupe Hirsute qui nous a entraîné lui aussi dans son propre univers: un monde étrange sur une base de chanson française à laquelle on ajouterait des sonorités du monde très intéressantes, des mélopées d’Orient ou d’Asie et des enchevêtrements de voix et d’instruments envoûtants et très réussis ! A découvir sur MySpaceMX3 ou surtout dans une salle près de chez vous, parce qu’il n’y a rien de plus beau qu’un concert live !

Numéro 6 s’est échappé !

Portmeirion

En effet Patrick McGoohan s’en est allé, il a quitté le village comme l’a si bien titré le figaro cinéma.

Je l’ai bien entendu adoré dans les épisodes du prisonnier (the prisoner en vo), mais aussi à chaque apparition dans des épisodes de Colombo, pour lesquels il a écrit plusieurs scénarii bien tordus. Il est définitivement devenu un homme libre !