Harmonica au Château-Carton

Hier soir nous sommes allés au château-carton écouter Marc-André Léger, excellent guitariste et chanteur de blues canadien (c’est lui qui est canadien, pas le blues). J’aime beaucoup son style personnel ainsi que ses reprises de bon vieux blues des années 20-40 (Robert Johnson, Napoleon Washington, euh non, pas Napoleon Washington) ainsi que ses nombreuses digressions et incursions dans d’autres genres musicaux sur sa guitare dobro. En résumé, très bien. Il était accompagné hier soir d’un excellent et très fin batteur (Xavier Longchamp) et de l’harmoniciste Guillaume Lagger.

Je n’avais jamais entendu Guillaume Lagger, mais sa technique et sa musicalité m’ont sérieusement impressionées au point que j’en fais le sujet principal de ce billet. Si j’en crois le web pipol et les sources officielles, Guillaume est le neveu de Jacky Lagger, compositeur auteur interprète multi-instrumentiste et O.J.N.I de la scène suisse (objet jouant non identifié). Je ne sais pas si c’est héréditaire ou acquis, mais dans son domaine Guillaume présente la même aisance et la même maîtrise de tous les styles musicaux que son tonton . Là, bien sûr il ne faisait « que » du Blues, mais il a montré une telle diversité de jeux et de technique que je me suis empressé d’aller sur le site de son groupe l’Ironie du Son pour voir ce qu’il fait d’autre et comme je le pensais,  ce gars-là est capable de jouer et être à l’aise dans n’importe quel style.

Au oui, encore une chose: c’est marrant de voir des mecs avec des dreadlocks jouer du blues !

Je ne peux que vous recommander d’aller écouter quelques extraits de l’Ironie du Son !

(tiens, ça doit être mon premier article sans images !)

BAG Night – DeltaR

DeltaR @ BAG NightsDeltaR c’est du blues qui sent bon le bayou, brut et carré comme je crois que je l’aime de plus en plus, comme en témoigne mon article précédent sur Napoléon Washington. Mais si leur musique est brute et rugueuse, il n’en est rien des musicos qui savent tous tirer de leurs instruments les plus subtiles finesses et nuances, ce qui à pour résultat du gros blues qui tache, mais qui n’en est pas pour autant lourd, bien au contraire !

Ce n’est pas seulement parce que Jean-Philippe joue admirablement des balais et des Q-Tips géants sur ses fûts, ni parce qu’il est le batteur de mon premier groupe et que j’étais tout petit à l’école avec lui, mais vraiment parce que ce groupe est bon et que je me réjouis qu’ils sortent quelquechose ou qu’ils repassent dans le coin ! En attendant, il y a quelques extraits, dont l’excellent « I like to watch the girls », et des téléchargements (légaux) possibles depuis leur espace MySpace.

C’était une soirée du BAG, le 19 décembre 2008, avec Enno Geissler, DeltaR et John Lyons trio, et j’étais chargé d’immortaliser la soirée avec mon confrère Enrique Fernandez.

Photos de concerts !

Ahhhhh ! Des photos de concerts ! Je dis ça pour moi, hein, pas pour vous ! Je me prends un grand pied à refaire des images live de musiciens dans le cadre du BAG, chose que je n’avais pas refaite depuis longtemps ! Et c’est sympa et petit le monde du blues et si j’ai le temps un de ces quatre je vais raconterai quelques anecdotes qui sont autant de signes qui m’ont ramené au blues….

Mais bon dans ce cas-là, des petites images valent mieux que de longs discours et le tout premier album (en en tout cas pas dernier) est là –> http://www.flickr.com/photos/bagblues/sets/72157611406426760/

Join the BAG !

L’autre activité qui me détourne du blog ces jours (la 1ère étant l’expo décrite ici) est mon implication récente dans la Blues Association de Genève (BAG).  En effet suite aux concerts de Napoleon Washington et Fredrik Strand Halland, j’ai eu envie de m’intéresser d’un peu plus près à cette association récemment créée et voir ce qu’elle avait à proposer à la culture régionale.

Au départ je me suis rendu à une de leurs réunions avec l’idée de leur proposer mes services pour photographier les concerts, puisque d’une part je savais à travers leur site qu’ils cherchaient du monde pour cette tâche, et d’autre part surtout parce que j’ai très envie de reprendre une activité régulière de photographe de concert, activité qu’il est aujourd’hui très difficile d’exercer en raison des nombreuses barrières qu’élèvent les artistes en concert pour la protection de leur image.

J’ai rencontré au BAG plein de gens sympathiques et enthousiastes autour d’un thème qui me branche, puisque le blues – que j’ai pratiqué il y a longtemps, mais c’est une autre histoire – est à l’origine de tous les genres musicaux que j’affectionne.  En plus, comme j’ai quelques autres compétences qui pourraient être utiles à l’association j’ai décidé de m’engager plus profondément que je ne l’aurais pensé au départ en acceptant un poste au comité et en leur proposant de refaire tout leur environnement web avec la mise en place d’outils pour la gestion de la base de données des membres,  domaines dans lesquels j’ai plus de dix ans d’expérience avec l’ESACT, et autant les mettre à profit !

C’est un exercice intéressant parce que ça me permet de mesurer les progrès qui ont eu lieu depuis 1998, notamment dans les CMS OpenSource de type Joomla qui offrent aujourd’hui un nombre incroyable d’extensions pour toutes les applications qu’on pourrait imaginer dans le cadre d’un site d’association. Finalement nous n’avons pas choisi ce genre de CMS pour différentes raisons et nous somme tournés vers une solution clé-en-main qui offre à peu près tout ce dont nous avons besoin: Wild Apricot. Leur environnement offre la possibilté de créer un site complet avec pas mal de flexibilité sur des thèmes prédéfinis (même si j’aurais préféré un peu plus de flexibilité encore), y compris des pages de blog, de liens un forum, et surtout un logiciel complet de gestion des membres, avec les inscriptions et paiements en ligne, des pages de profile, ainsi qu’un calendrier pouvant accueillir des évènements auxquels les membres peuvent s’inscrire (comme des concerts par exemple). Bref pour un prix relativement modique, un système très complet qu’ils semblent constamment mettre à jour et améliorer. C’est donc lui qui occupe pas mal de mon temps et j’espère pouvoir vous en montrer plus au début de 2009 !

Fredrik Strand Halland

Un petit complément à la mention que j’ai fait de Fredrik Strand Halland dans un article précédent.
Je n’ai pas pour habitude de mettre des vidéos, mais ça vaut quand même la peine de voir et écouter ce petit gars de 14 ans jouer Little Wing de Hendrix à son concert de Genève.

River of Tears – Napoleon Washington

Lors de la grande crue du Mississippi de 1927, alors que les flots montaient et menaçaient d’inonder les quartiers d’habitaition des Blancs, la décision fut prise de faire dynamiter les digues par l’armée, ce qui eut pour effet de dévier les eaux, épargnant les Blancs, mais inondant d’autres secteurs dans lesquels habitaient les Noirs. Napoleon Washington écrivit cette chanson pendant que l’eau montait autour de lui, jusqu’à ce qu’il ne soit plus qu’un « catfish in his own Mississippi ».  Napoleon Washington joue un blues rural, brut et profond, qui sent bon le bayou et les champs de coton, une musique qui vient des tripes, martelée sur une de ces drôles de guitares en métal qu’on appelle Dobro . Il était en concert très récemment près de chez moi, organisé par une association créée tout récemment pour promouvoir le blues. Après un premier album en groupe plutôt rythm’n’blues, Napoleon Washington a sorti 2 albums en solo qui sont de petits bijoux de pure blues (surtout Hotel Bravo) et vient récemment de se lancer en trio (sic) avec the Five Blind Boys from the Parish et un excellent album dans lequel éclate aussi son très grand humour, qui transparaît déjà beaucoup sur son site et ses prestations solo.
Allez voir (sic) sur leur site le Karaoke pour les aveugles, ou encore leur prestation lors d’un concert pour la radio suisse romande, qui est vraiment à mourir de rire. A propos…  je vous ai dit qu’il est Suisse ? Bof, ce n’est qu’un détail.

Pour ceux qui auraient eu la flemme d’aller visiter son site, cliquez au moins ci-dessous pour un petit extrait de 30 secondes ! [audio:http://blog.sitatof.com/wp-content/uploads/2008/10/nw-river-of-tears.mp3]

La 2ème partie de la soirée fut assurée par Fredrik Strand Halland, un petit prodige de la guitare de 14 ans, d’une technicité et d’une dexterité époustouflantes. Un vrai guitar hero comme on en fait plus, parfois à la limite de la transe sur sa fender,  qui nous a gratifié de quelques très chouettes versions de chansons d’Hendrix, pas mal de Stevie Ray Vaughn, d’autres reprises et aussi quelques compos. Un nom à suivre, il peut aller loin.

© Photo Joel Von Allmen, et Sepia productions