Marco Marchi & the Mojo Workers

Marco Marchi and the Mojo Workers
Marco Marchi (guitar, vocals). Marco Marchi and the Mojo Workers @ BAG Thursday, Geneva

J’ai rencontré Marco Marchi avec ses Mojo Workers en 2011, alors qu’ils étaient venus au BAG (Blues Association Genève) pour remporter la 1ère finale du Swiss Blues Challenge, entrant ainsi dans la petite histoire du blues Suisse. Créé en 2009, le groupe avait à son actif un premier enregistrement qu’il a complété depuis avec trois autres albums, tous aussi bons les uns que les autres. Cette victoire leur offert une bonne visibilité dans les pays européens, débouchant sur plusieurs concerts et festivals en dehor de nos frontières.

Vieux Blues Acoustique

J’avais tout de suite été séduit par ce groupe de blues roots acoustique avec batterie légère ou washboard, sousaphone pour les lignes de basse et harmonica en renfort des guitares et de la voix de Marco pour les parties mélodiques. Marco est issu du Jazz si ma mémoire est bonne: il a en tout cas hérité de ce style la précision et la justesse de la note. Aussi à l’aise sur sa dobro que sur sa demi-caisse électrique, Marco est un guitariste hors-pair. Je qualifie leur style de « roots » parce qu’il emprunte plus au blues balbutiant des années 20, du piedmont ou du ragtime qu’aux sonorités électriques post 50. Un genre en tout cas qui me plaît énormément.

Marco Marchi and the Mojo Workers
Fabio Bianchi (sousaphone). Marco Marchi & the Mojo Workers @ Sierre Blues Festival

Depuis cette première rencontre, j’ai régulièrement revu les membres du groupe sur les scènes nationales, mais aussi pour d’autres raisons. Claudio Egli, l’harmoniciste original du groupe a été pendant de nombreuses années le graphiste attitré du BAG, créant nos plus belles affiches et flyers (pour lesquels nous pouvons encore le remercier). Aujourd’hui Claudio est très actif sur la scène blues tessinoise, organisant notamment le Bellinzona Blues Festival et d’autres événements. Je revois aussi chaque année Fabio Bianchi, le soussaphoniste/bassiste du groupe qui officie chaque année comme présentateur du Swiss Blues Challange au Summerblues Festival de Bâle.

Marco Marchi and the Mojo Workers
Marco Marchi & The Mojo Workers (CH) @ 2nd EBC – European Blues Challenge, Berlin, 2012

–> Photos de Marco Marchi & the Mojo Workers sur mon espace flickr
–> Photos de Marco Marchi & the Mojo Workers sur l’espace flickr du BAG

Interview Amaury Faivre Duo de retour de Memphis

Je reçois Amaury Faivre et Yves Staubitz pour la Swiss Blues Society, qui ont accédé aux demi-finales de l’International Blues Challenge (IBC), à Memphis, en catégorie solo/duo. C’est une consécration en soi pour un groupe européen d’arriver si loin dans ce concours international qui voit se produire les meilleurs groupes de blues américains et quelques européens.
Swiss Blues Society : Nous allons entrer directement dans le vif du sujet : comment s’est déroulé le concours ?

Yves : D’une manière intense quand même !

Amaury : Beaucoup de choses !

SBS : Commençons par le début, vous êtes arrivés à Memphis sans instruments ?

Yves : Exactement !

Amaury : On est arrivé sans guitares, parce qu’on a des belles guitares qu’on a un peu peur de faire voyager dans l’avion et donc on a un peu galéré au début parce qu’il a fallu trouver des guitares. J’avais un contact d’un gars qui m’avait dit que c’était bon, mais en fait sur place on n’arrivait plus à le joindre…

Yves : Ca commençait avant, il y a des site, des magasins de musiques qui louent des instruments et tu t’y rends, mais c’est beaucoup plus difficile que prévu, tu n’arrives pas avoir ce que tu veux, ou alors peut-être, mais c’est pas sûr… et c’est là qu’Amaury a eu un contact.

Amaury Faivre DuoAmaury : Chaque magasin de musique me renvoyait vers un gars qui n’avait pas de boutique. Le gars se baladait en camion dans la ville, tu l’appelles, il te dit « OK, je suis là dans 30 minutes », il arrive, te donne les guitares, tu paies cash, tu n’as pas de facture et quand tu rends la guitare, c’est un autre gars qu’on n’a jamais vu qui arrive et tu lui donnes la guitare. Et là on s’est dit qu’il y a une différence culturelle quand même. Ca c’est bien passé, finalement on avait quand même d’assez bonnes guitares.

Yves : mais c’était assez compliqué : la veille du concert, on n’avait toujours pas de guitares !
Amaury : Le concours ouvrait le mardi soir, il y avait plusieurs choses dans la ville et notamment une soirée dans une église, une superbe église toute en ruine qui était magnifique, dans laquelle Martin Luther King prêchait régulièrement. Il y avait là tous les groupes internationaux comme nous, qui faisaient des passages de 15-20 minutes et du coup on a pu rencontrer pas mal de groupes qui faisaient la compétition. Une bonne soirée !

SBS : dans l’église c’était juste pour vous présenter ou c’était déjà noté ?

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10ème Vully Blues Festival

The Two @ Vully Blues

Je me rends en général au moins un soir au Vully Blues Festival depuis pas loin de 6 ou 7 ans, et c’est un des rares festivals de blues dans lesquels je me rends en touriste, sans appareil photo, à quelques exceptions près. Mais ça c’était avant ! En effet pour son 10ème anniversaire le président du festival Cyrill Deschamps m’a invité à renforcer son photographe officiel (Julien Schafer de Rawking Photo).  Le Vully Blues Festival est un concept à part et assez original: une dizaine de caves et de caveaux des (excellents) vignerons de Praz sont occupés l’espace de chaque soir par autant de groupes qui y jouent toute la soirée de 18h00 à Minuit, par tranches de 45 minutes avec des pauses d’environ une demi-heure. Les spectateurs passent donc la soirée à se déplacer d’un caveau à l’autre en fonction de leurs envies, et profitent de déguster les crus locaux, puisqu’un verre à vin est fourni avec chaque billet. Je rêverais d’organiser une événement identique à Dardagny ou Satigny ! (Mais je n’ai pas trop le temps, alors n’hésitez pas à me piquer l’idée).

Groovepack & Justina Lee Brown @ Vully BluesEn général, les festivals sont assez faciles à photographier, même si il y a plusieurs scènes. Chaque artiste passe dans un ordre déterminé et il suffit d’attendre pour le photographier. A Vully, à chaque instant il y a  environ 6 groupes qui jouent en même temps et il faut se déplacer pour essayer de photographier tout le monde. En plus, dans mon souvenir de spectateur, je me souvenais de petits endroits pleins à craquer et de sérieux problèmes pour s’approcher de la plupart des scènes si on ne s’était pas présenté assez tôt avant la reprise. Autant dire qu’au moment d’aborder la première soirée, j’étais un peu stressé et craignais de ne pas pouvoir faire le tour complet. Heureusement quand on trimbale 2 boîtiers et qu’on porte autour du cou un joli badge de l’organisation et qu’on avance poliment à coup de « pardon, merci, pardon, pardon, merci ! » on arrive se frayer un passage sans même que personne ne s’énerve. Mais au final, je suis resté quand même moins longtemps à chaque groupe le premier soir, mais je me suis détendu pour le 2ème ayant constaté qu’un tour complet était posssible.

Parade @ Vully BluesA noter pour cette 10ème édition, en plus d’une très belle programmation, les organisateurs avaient décoré les rues pour transformer le lieu en Nouvelle-Orléans et avaient prévu une parade avec un marching band. Parade qui a eu un très beau succès, notamment en raison du temps clément, surtout la première soirée. Le festival affichait complet les deux soirs, alors si vous avez envie d’y participer l’an prochain, ne vous y prenez pas à la dernière minute !

En conclusion, c’est sympa de penser que les festivals de blues romands arrivent tous plus ou moins à leur 10ème édition. Sierre Blues fête ses 10 ans en 2018, Blues Rules Crissier verra sa 10ème édition en 2019 (es espérant qu’ils trouvent une solution pour 2018, le château ayant changé de mains).