Hypocrisie

L’hypocrisie du monde me fatigue. Ce n’est pas d’aujourd’hui que les diplomaties de tous les pays retournent leur veste en fonction des vents économiques, ou plus rarement politiques qui soufflent à travers les différents endroits du globe, mais là c’est vraiment trop flagrant et ça m’énerve.

Prenez par exemple et au hasard un pays comme la  Libye. Il n’y a pas si longtemps et  je ne pense pas qu’il faille le rappeller, le « gouvernement » libyen  a fait retenir en otage deux de nos compatriotes pour des raisons obscurs, mais surtout parce que Hannimal Kahdafi s’était fait arrêter à Genève – le pauvre –  pour maltraitance d’employés. S’en est suivi une long bras de fer et pour faire pression sur la Libye  la Suisse avait usé de plusieurs voies: interdiction d’entrée de libyens sur le territoire helvétique et de visa pour Schengen, ainsi que des embargos, par exemple. Tout le déroulement de cette affaire est lui-même empreint de mensonges et de mauvaise foi de part et d’autre, mais ceci est une autre histoire, Ce qui est intéressant à observer ici, c’est le comportement de l’Europe et des divers pays qui la composent vis-à-vis de la Suisse: aucun n’a véritablement soutenu sa démarche, peu lui sont vraiment venus en aide, et au bout du compte la tendance générale était même de faire pression pour que cessent les restrictions que la Suisse avait émise à l’encontre de la Libye (méchants suisses !). Et que constate-on peu de jours après le soulèvement populaire contre Kahdafi ? Ces mêmes pays prennent les mêmes sanctions que la Suisse il y a quelques mois et sont même prêts à faire passer le guide de la révolution devant un tribunal international …

Et bien je peux vous prédire sans trop de risques de me tromper (moins en tout cas que les spécialistes de l’énérgie nucléaire), que si le soulèvement populaire en Libye est étouffé dans l’oeuf – ce qui risque malheureusement d’arriver suite à la mollesse du monde occidental (mais ceci est encore une autre histoire)- le Colonel sera redevenu dans quelques mois quelqu’un de très respectable (plus on a de pétrole, plus on l’est), et on hébérgera sa tente bédouine avec joie chez tous ses nouveaux-anciens-nouveaux-anciens-nouveaux amis.

Grosse fatigue.

PS: suite aux dernières élections genevoises (encore un sujet de fatigue) soyons clairs: je n’ai absolument rien contre l’Europe, ni contre les étrangers, ni contre les frontaliers.. . L’histoire ci-dessus n’est qu’un exemple et on retrouvera les mêmes hypocrisies partout, de tous les côtés.

To blog or not to blog ?

Selon Ron l’infirmier, blogueur devenu écrivain, le blog est mort ; c’est ce qu’il a déclaré ce matin à Couleur 3. Mince, je ne m’y étais pas encore complètement mis et déjà je ne suis plus à la page !

Il est vrai qu’avec la poussée irrésistible des réseaux sociaux – Facebook en tête, qui propose d’ailleurs d’écrire des articles dans son propre environnement – pourquoi se creuser les méninges pour développer des articles et maintenir un blog alors qu’il est beaucoup plus simple de donner son opinion en appuyant sur le bouton « j’aime » qui émaille Facebook et envahira bientôt le web tout entier ? Ce qui en soi fait très peur, mais ceci est une autre histoire.

Je ne sais pas pour les autres, mais en ce qui me concerne le blog est un moyen de s’arrêter quelques minutes sur un thème, d’y réfléchir un peu pour le développet et si possible apporter un contenu qui apporte un peu de lumière sur les pensées, doutes, envies, passions de son auteur, ou dispense a son lecteur une information éventuellement pertinente ou intéressante (avec un peu de chance). La différence entre un tweet et un article de blog c’est un peu le même fossé qui existe dans la presse écrite entre un communiqué de presse brut d’un quotidien gratuit et un article de fond de plusieurs pages rédigé par un journaliste dans un magazine, avec toutes les nuances intermédiaires qui peuvent exister entre les deux. Si le gratuit a l’avantage de fournir une information rapide et concise, il est impossible de se forger un idée raisonnée sur un sujet sans avoir lu d’autres références ou pris des avis de différents commentateurs. L’existence de l’un n’exclut pas du tout celle de l’autre, et à mon humble avis il est souhaitable que les deux systèmes cohabitent, moi-même je n’ai pas toujours le temps d’approfondir tous les sujets qui m’intéressent autant que je l’aimerais, mais il faut juste maintenir un équilibre – comme dans toutes choses – et éviter de se borner à ce que j’appelerais le fast communication par analogie avec le fast food en croyant qu’il nous procure tout ce dont on a besoin. D’ailleurs, à bien y réféchir, on constatera que même les plus longs et les plus pertinents des articles sur internet ne font guère plus de quelques scrolls d’écran, alors qu’un article de fond de magazine comptera généralement un nombre de mots bien plus impressionnant, ce qui prouve bien que les deux supports ne servent en général pas le même propos et ont donc chacun leur utilité.

Je me suis un peu éloigné de mon sujet pour conclure qu’il y aura toujours des gens qui prendront plaisir à décortiquer, penser, analyser et synthétiser l’information qui leur parvient et la restituer pour le bonheur d’autres personnes. Rejault arrivait d’ailleurs à la même conclusion en affirmant qu’on aura toujours besoin d’un livre en papier qu’on peut laisser tomber sans dommage dans le sable d’une plage. Mince, j’aurais pu me contenter de cliquer « j’aime » à la fin de l’émission de radio de ce matin !

Et si vous voyez cet article sur Facebook, sachez qu’il est d’abord écrit pour mon propre blog, même si il est vrai que par commodité j’ai laissé Facebook l’intégrer automatiquement. Je sais, je suis un faible.

Mr Jack

Je n’ai pas coutume de parler de jeux ici, réservant en général ce sujet pour mon forum, mais pour une fois j’avais envie de vous parler de Mr Jack à New-York, un de mes cadeaux de Noël que j’ai inauguré récemment. Surtout qu’en général tric-trac parle mieux des jeux que je ne saurais le faire.

Nous avions déjà bien accroché, ma femme et moi,  au concept de la 1ère version de Mr Jack, dont le système de jeu est inspiré un peu du mastermind et de Scotland Yard. Sur un plateau de jeu représentant des rues de Londres,  8 pions personnages ont chacun des spécificités propres de mouvement et d’action. L’un des joueurs incarne Jack et tire secrètement dans la piles de cartes représentant les personnages lequel est le coupable. Le but de Jack est que le pion représentant le coupable ne soit pas appréhendé ou puisse s’échapper. L’autre joueur, qui incarne l’inspecteur, doit découvrir sous quel personnage se cache l’assassin et doit l’arrêter. Pour l’aider, à la fin de chaque tour et du déplacement de la moitié des personnages, Jack donne une information en indiquant si le coupable est visible ou dans la pénombre, ce statut étant défini par la position du pion à côté d’un lampadaire ou d’un autre pion, ou non. Cet indice permet d’innocenter une partie des personnages.

Une première extension avec de nouveaux personnages rendait ce jeu encore plus intéressant, avec de nouvelles combinaisons de mouvements et d’actions. Cette nouvelle version de Mr Jack à New York apporte encore une nouvelle dimension au jeu avec beaucoup plus d’actions possibles sur  l’environnement (la carte) en y apportant et modifiant des éléments de décors, ce qui complexifie ainsi la réflexion des 2 joueurs.

D’habitude quand j’apprends l’existence d’une extension d’un jeu, je râle, arguant que si les auteurs en font une extension c’est qu’ils n’avaient pas assez réfléchi au jeu avant ! Mais pour celui-ci, il n’y a rien à dire, parce que chacun correspond à une difficulté différente et on choisira l’une ou l’autre des versions en fonction de l’envie qu’on aura de se creuser la tête,.

Je vais terminer en mentionnant que Bruno Cathala, qui a créé Mr Jack avec Ludovic Maublanc, est à mon avis l’un des meilleurs créateurs de jeux actuels: rien de ce qu’il a fait récemment, qu’il s’agisse d’un petit jeu rigolo comme Mow, ou d’un gros jeu comme Senji ne m’ont laissé indifférent.