Fanfareduloup Orchestra

Fanfareduloup Orchestra -Terrain VagueJ’ai eu le plaisir il y a quelques mois d’être invité à être le photographe du Fanfareduloup Orchestra pendant leur saison 2016-2017, qui coincïde également avec leur 20ème anniversaire (sous leur forme actuelle). L’expérience est intéressante à plus d’un point de vue. D’abord musicalement, cela me permet de suivre une saison entière de cet institution de la musique genevoise et de redécouvrir toute la diversité de l’orchestre et leur facilité à s’exprimer et s’intégrer dans toutes les formes musicales, qu’il s’agisse de chanson, de musique orientale, de thé dansant, d’improvisation ou n’importe quelle autre forme !

Du point de vue photographique la saison a également été riche en défis qui  m’ont entraîné en dehors de mon domaine de confort. Il y a eu le « Grand Charivari » pour commencer: un spectacle qui s’est déroulé essentiellement dans la salle, au milieu du publique, avec des groupes de musiciens complètement délocalisés et la question essentielle de savoir comment rendre cette spatialité 3D sur une photo 2D. Il y eut aussi le thé dansant, et l’envie bien sûr de montrer le mouvement des danseurs du dimanche après-midi: si il n’est pas très difficile de faire des flous et des filés en temps normal, en basse lumière ce n’est pas évident du tout.

Le plus récent défi (28 et 29 janvier 2017) était de photographier la projection du film « Terrain Vague« , du réalisateur genevois, Philippe Grand, accompagné par une musique d’improvisation du groupe qui jouait au milieu de la salle dans le noir presque complet. Pour une fois je suis donc venu avec un flash que j’ai planté à différents endroits, cherché les réglages optimaux pour que le film et les musiciens aient la même exposition en faisant gaffe que le flash ne se projette pas sur l’écran ce qui aurait terni la projection (comme on peut le voir à faible dose sur certaines photos). Dans ces circonstances, il n’aura été possible de ne prendre des photos que lors des répétitions, bien évidemment. Et pour finir, j’ai décidé de jouer sur le noir/blanc et les couleurs pour différencier le film de la musique, ou à la fin pour différencier les musiciens du public. En conclusion, un peu de stress, mais au final beaucoup d’amusement et d’expérience en plus.
Fanfareduloup Orchestra -Terrain Vague

Hell’s Kitchen(ette)

Hell’s Kitchen est le premier groupe que je connaisse qui ait modernisé le blues en le « déclaptonisant », commme ils aiment à le dire eux-même, en revenant à une énérgie plus brute, plus directe et en puisant  leur inspiration dans le delta originel et le north mississippi hill country blues, des genres qui fort heureusement reviennent à la mode. Il existait peut-être probablement d’autres groupes dans ce genre il y a quinze ans, mais pour ma part j’écoutais essentiellement des classiques du Chicago comme BB King ou Muddy Waters.

Dans la version « Hell’s Kitchenette », le trio genevois est le même, la batterie un peu moins encombrante et le style est un peu plus blues que celui du « Hell’s Kitchen » original, ce qui n’est pas pour me déplaire personnellement, même si j’apprécie les deux variantes du groupe. Je ne peux que vous recommander le dernier album du groupe, Red Hot Land, (mais les autres sont tout aussi intéressants) qu’on peut se procurer depuis le site de Hell’s Kitchen ou dans toutes les bonnes drogueries.
Hell's Kitchenette

Il m’arrive parfois dans certains lieux, comme celui-ci dont je connaissais les niveaux d’éclairage, d’informer mes amis musicos qu’il est possible que je ne fasse pas de photos bien que j’aie amené mon matos. En realité, je pense que ça n’a jamais été le cas et j’ai toujours essayé de tirer quelque chose des pires conditions de lumière. Dans ce cas précis, même en noir/blanc (ou quasi), la situation était extrême, les ISO étaient au maximum ou presque et bien sûr cela se voit au niveau de la précision et la netteté des sujets, et au final les images ne sont pas très propres. Mais ça reste toujours une fierté d’en avoir tiré quelquechose et aussi l’occasion d’avoir un style photographique un peu différent.

–> L’album photo de Hell’s Kitchen
–> Site de Hell’s Kitchen

 

Sidewalk Blues Gang

J’étais très curieux ce samedi d’aller découvrir ce nouveau blues band à Genève, Sidewalk Blues Gang qui se produisait au Britannia Pub pour leur première performance mondiale. Je ne risquais pas grand chose puisque je connaissais le 3/4 des musiciens, qui officiaent auparavant dans deux autres formations de blues de très grande qualité: Amaury Faivre (voix, guitare, harmo) et Yves Staubitz (guitare) d’une part et l’excellent Serge Michaud (batterie), d’autre part: il n’y avait que le bassist Steve Kundert que je rencontrais pour la première fois. Et je n’ai pas été déçu ! Bien que le groupe n’ait été formé il n’y a que quelques semaines, tout est déjà un place ! Bien sûr pour se roder les musiciens ont repris de nombreux standards du blues, mais on sait qu’Amaury a de nombreuses compositions sous le capot, prêtes à revenir. Le jeu de Faivre et Staubitz est toujours aussi varié, alternance de chant, guitare et harmonica sans jamais lasser une seconde, soutenu par une section rythmique solide comme du béton, pour ce qui est du rythme, mais soyeuse, sexy et aérienne pour ce qui est du groove. Bref « a new kid is in town » et on se réjouit déjà de le suivre.

En ce qui concerne les photos, en raison de l’environnement riche en éléments perturbateurs (écrans TV, passage de voiture derrière les vitres, décor pub, etc…) et aussi de l’éclairage très cru, j’ai choisi de faire des photos très désaturées, presque Noir/Blanc, dans un style que j’affectionne dans les lumières moins faciles et qui leur va aussi assez bien.
–> L’album photo
–> Le site de Sidewalk Blues Gang

Voeux et Résolutions 2017

Mes meilleurs voeux pour l’année qui débute / My best wishes for the new year just begun !

Je ne suis généralement pas le genre à prendre des résolutions parce que c’est ce qu’on fait à chaque début d’année, mais chaque fois que je reviens sur mon blog, je regrette de ne pas l’utiliser plus souvent. Je publie souvent de courts commentaires sur Facebook par facilité, mais l’idée qu’ils se diluent dans un flot incessant de jacasserie me chagrine. Non pas que je pense que mes propos soient plus intéressants, plus pertinents ou plus intelligents que les autres, mais ici sur mon blog je suis chez moi, confortablement installé comme au coin du feu et les choses ne bougent que lorsque j’en ai décidé. Home sweet home.

Sinon, l’année 2016 a été très bonne, j’y reviendrai peut-être.

Voeux 2017
Lucky Peterson @ Sierre Blues Festival

Expo Nuit Blues de Marnaz

C’était très sympa d’exposer le temps d’une soirée à La 4ème Nuit Blues de Marnaz, de rencontrer des amis aussi bien que des inconnus et partager pendant quelques instants la passion du blues, évoquer les concerts passés et à venir et parler des musiciens de blues que nous aimons. Et surtout c’était bien agréable de recevoir un retour immédiat de personnes qui voyaient ces photos pour la première fois. Et aussi prendre le temps de discuter avec les autres exposants Denis Charmot, Richie Faret, et mon nouvel ami luthier Franck « Gumb » Labarre.
Pour ceux qui n’auront pas pu s’y rendre mais sont curieux de son contenu, les photos utilisées dans cette expo sont ici –> https://www.flickr.com/photos/sitatof/albums/72157668627578090
J’ai privilégié dans cette expo des photos de musiciens qui étaient déjà passés à Marnaz ou de groupes « locaux » que les gens pourraient connaître comme Mountain Men ou The Two, ce qui m’a permis de faire aussi la pub pour des gens que j’aime bien.

Expo @ Nuit du Blues de Marnaz

Exposition Nuit du Blues Marnaz / Blues Café Party

Je suis en train de préparer une expo qui se tiendra dans le cadre de la 4ème Nuit du Blues de Marnaz (France), avec 3 autres artistes: Denis Charmot, que j’ai souvent rencontré devant  les scènes, Richie Faret, musicien et plasticien, aussi ami de longue date, et Frank Gumb, luthier qui présentera des Cigar Box. Avec une très belle affiche, voilà une soirée qui s’annonce bien !

Une autre expo se profile le lendemain à la 4ème Blues Café Party à L’Isle D’Abeau en exposition collective. Avec une superbe affiche musicale !

Plus d’infos: www.lanuitbluesdemarnaz.fr et bluesactu.com/category/blues-party/edition-2016/

Expo_Marnaz_201606

Expo_Blues_Cafe_201606

Devon Allman

Devon Allman

J’étais au concert de Devon Allman hier à Annecy et c’était génial ! J’avais déjà apprécié le jeu de guitare de Devon avec le Royal Southern Brotherhood, mais là, avec son propre groupe il atteint une autre dimension ! Ne le manquez pas ! Fils et neveu des Allman Brothers, Devon à mon avis réunit le meilleur des gênes familiaux: une superbe voix et une super technique de guitare, en mieux même, si je peux me permettre cette comparaison. J’ai été très impressionné aussi par Bobby Schneck Jr. (ça ne s’invente pas comme nom de famille), un petit gars de 25 ans qui n’a apparemment aucun complexe avec son boss, qui lui laisse pas mal d’espace pour s’éclater, et il en profite !

Eclairages et photos live

Vous entendrez très souvent les photographes se plaindre de l’éclairage des scènes: trop de fumée, trop de rouges, mal équilibré, trop sombre, etc… Je ne vais pas me lancer dans ce débat, les éclairagistes ont leur raisons qui ne sont pas toujours compatibles avec les besoins des photographes, et en plus ils n’ont aucune obligation de faire des efforts pour 4-5 gars qui ont un appereil si le groupe, le public de 100-1000 personnes et le producteur sont contents de leur travail.

Mais il y a encore pire que ça: les scènes dont les éclairages ne sont jamais réglés, ou vite fait par le barman si il n’a rien d’autre à faire pendant le soundcheck ! Lorsque les conditions d’éclairage sont à ce point sub-optimales, je m’interroge souvent sur le bien fondé de prendre des photos. Je sais à l’avance que quoique je fasse le résultat final ne pourra être que moyen, voire médiocre. Et est-il bien raisonnable de publier des photos d’une qualité à peine satisfaisante ?

D’un autre côté, on est présent, on a amené le matos, les musiciens sont des amis et ont peut-être quelques expectatives et surtout il y a ce challenge: essayer malgré les circonstance de sortir une ou deux photos qui ne soient pas trop mal et rendre compte de l’événement. Et lorsqu’on y parvient, même si la photo est objectivement très moyenne, la satisfaction personnelle est parfois bien plus intense que si on avait fait des bons clichés dans des conditions optimales, mais finalement sans trop d’effort. Le problème c’est que le public ne verra pas cette différence, ne verra pas combien le photographe a sué pour attendre l’exact bon positionnement du musicien pour capter le maximum de cette pauvre lumière disponible. Il ne verra pas non plus les efforts de correction de blanc, de désaturation, de contraste qu’on aura apporté à la photo pour la rendre visible. Un boulot énorme, mais pour un résultat finalement moyen. Alors faut-il le montrer on non ? Voici quelques exemples pour illustrer ce propos…

Pour commencer, une première image de la scène pour analyser la lumière. Cette photo est déjà travaillée pour la rendre un peu mieux équilibrée, mais on voit qu’on a un spot blanc de chaque côté, sur le saxophoniste et le guitariste, le chanteur au centre n’est pas éclairé, le guitariste tout à gauche à une lumière bleue/violette et le bassiste est éclairé par du rouge/violet. Pour le moment, les seules photos possibles sans trop de difficultés sont donc le saxo et le guitariste de droite. Ca se voit d’ailleurs dans l’album final, ce sont les photos qui ont la meilleure balance et qui ont demandé le moins de travail.

Patou D'Unkou (guitar, vocals), Rocky Raviolo (sax, harmonica), John Cipolata (guitar, vocals), Roberthy Benzo de Bâle (bass, vocals), Claire Asile (claviers), Johnny di Pizzaiolo (drums), Dietrich Freezer-Disco (vocals), Nicole au Dent (vocals), Petite Berthe (guitar), Cellulite Gras Double (vocals), Edith de Nantes (vocals). Beau Lac de Bâle @ Mr Pickwick, Genève, Switzerland, 11.12.2015. (c) Christophe Losberger

Zoomons un peu sur le bassiste et voyons un exemple typique du rendu de la photo telle qu’elle a été enregistrée par l’appareil et ce qu’on peut en tirer. Evidemment l’appareil n’est qu’une machine et il a beau avoir un logiciel performant pour régler les blancs automatiquement, pour ce genre d’éclairage le choix du programme n’est pas forcément le meilleur, mais même en le réglant manuellement on n’aurait pas obtenu beaucoup mieux, quand une couleur est saturée, elle est saturée. Il faut donc vraiment avoir la foi et passer du temps à trouver les meilleures balances pour en sortir quelque chose. En général, je commence par désaturer le tout (donc je la mets en noir blanc) et je cherche la meilleure balance des blancs possibles qui rend le plus de détails possibles. Puis je remets régulièrement un peu de ceci et un peu de cela. Je laisse toujours un peu de couleur, même si je tends vers une photo noir/blanc, juste parce que j’aime ça.

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Un dernier exemple un peu moins dramatique. Ici on n’avait que quelques ampoules (même pas des spots) et par conséquent cette dominante jaune et surtout un gommage très moche des micro contrastes et une perte de détail. Quelques curseurs plus tard on arrive a quelque chose de présentable.

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Rival Sons & Deep Purple

Rival Sons @ Geneva ArenaIl y a quelques jours j’ai eu la chance d’obtenir une accréditation pour photographier Deep Purple, le mythique Deep Purple à Genève. C’était vraiment bien: un gros son, une bonne voix, une énergie incroyable, un Steve Morse tout sourire pendant tout le concert, bref une très bonne prestation, très sympa, ça valait le déplacement !

En première partie il y avait un groupe américain que je ne connaissais pas du tout : Rival Sons. Je vais peut-être me faire jeter des pierres, parce qu’il se peut qu’il soit archi-connu dans le monde du hard rock, mais comme cela fait longtemps que je ne suis plus l’actualité du genre, c’était une découverte et aussi une grosse baffe pour moi. J’ai juste trouvé leur son et leurs morceaux géniaux et pour illustrer mon propos, ils m’ont fait le même effet que lorsque j’ai découvert des groupes de Hard comme Led Zep, Deep Purple ou Uriah Heep il y a presque 40 ans, à l’époque où évidemment j’ai adoré ce genre musical. Bref, je suis en train d’écouter tout ce que je peux trouver sur eux sur internet et c’est vraiment vachement bien. Faut dire aussi, toujours sans être un spécialiste, qu’ils ont un son et une attitude 70s, mais 40 ans plus tard ;-).Deep Purple @ Geneva Arena

Ceci explique peut-être cela.

–> Photos de Rival Sons
–> Photos de Deep Purple

Nuit du Blues de Marnaz

Thomas Ford @ MarnazLa 3ème Nuit du Blues de Marnaz proposait un programme très alléchant et comme nous n’avions pas pu nous rendre aux 2 précédentes éditions, c’était l’occasion de découvrir ce village au pied des montagnes à quelques kilomètres de Genève. Après une courte prestation de Cisco Herzhaft qui avait monté 3 morceaux de blues avec le choeur de l’école du village, Kyla Brox a démarré les concerts. Je ne connaissais pas cette anglaise et j’ai découvert une excellente chanteuse de blues, dont le chant était bien mis en valeur par un accompagnement plutôt acoustique (guitare et percussions). C’est vers la fin de sa prestation que le ciel a commencé à sérieusement s’assombrir, mais cela n’avait rien à voir avec sa prestation vocale.

Quant est arrivé son heure pour monter sur scène, vers 20h45,  Thomas Ford avait déjà remarqué que là-haut dans la montagne, il semblait déjà pleuvoir, et bien qu’inquiet, tout le monde espérait que l’orage passerait à côté de Marnaz. Thomas a fait un super show, avec un chant et une guitare précise et incisive, mais à 100 à l’heure, comme si il voulait présenter le plus de chansons possible avant la pluie: l’ambiance était vraiment bizarre avec cette sorte de symbiose entre l’énergie produite sur scène et celle qui grondait (et se rapprochait) dans le lointain, avec quelques éclairs annonciateurs de la catastrophe. Alors que la pluie s’était mise à tomber un peu, un des organisateurs a demandé que le concert soit arrêté. Il devait être préscient, parce que dès cet instant tout s’est déroulé extrêmement vite: en quelques minutes le vent s’est levé, la pluie a redoublé et l’orage a éclaté furieusement. Nous avons emporté les instruments, la scène a été hâtivement recouverte d’une bâche en plastique pendant que la sécurité évacuait complètement le site. Heureusement d’ailleurs parce qu’il y avait quand même un sérieux risque pour que certaines parties de la scène ou de la technique s’envolent ou ne résistent pas. Bref, nous nous sommes refugiés dans le backstage et avons vu défiler les techniciens trempés jusqu’au slip qui avaient tenté de planquer le plus de matériel possible. Il faut noter que le site est super bien organisé: des écrans et des haut-parleurs retransmettent ce qui se passe sur scène ou que l’on soit, par exemple au bar à bières un peu éloigné de la scène.

Les organisateurs ont improvisé un coin de scène dans la tente du backstage et Eugene Hideaway Bridges ainsi que Dave Herrero ont joué le jeu et se sont produits là avec juste un minimum de matériel, et le maigre public qui restait (probablement encore 150-200 personnes). C’est probablement une grosse perte pour les sociétés locales et j’espère qu’il n’y a pas eu trop de détérioration de matériel (haut-parleurts, amplis), et que les organisateurs se remettront de cette catastrophe. Au final, en tant que spectateur et parce que nous avons pu rester sur place, nous avons passé une excellente soirée du point du vue musical, malgré le chaos et nous réjouissons d’aller à la 4ème édition !