Interview Amaury Faivre duo

Amaury Faivre duo @ Swiss Blues ChallengeNous avons rencontré récemment Amaury Faivre Duo (Amuary Faivre et Yves Staubitz), vainqueurs du Swiss Blues Challenge 2017, pour leur poser quelques questions à propos du duo, de leur victoire au Swiss Blues Challenge et de leur préparation pour l’International Blues Challenge et le European Blues Challenge. La version audio est disponible ci-dessus

Swiss Blues Society : Amaury Faivre duo a gagné le dernier Swiss Blues Challenge, en 2017, et on va parler de différentes choses autour de la musique. On va commencer par une question simple, où vous êtes-vous rencontrés et dans quelles circonstances ?

Yves : Il existe à Genève une association qui fait la promotion du blues, le BAG (Blues Association de Genève), qui organise de temps en temps des jams. Aux tout débuts de l’association ils avaient organisé une assez grosse jam à Onex. J’ai entendu parlé de ça et j’y suis allé…

Amaury : … et moi je venais d’arriver à Genève et j’y suis allé aussi, pour rencontrer un peu du monde et on est tombé l’un sur l’autre.

Yves : …exactement !

Amaury : Ou plutôt les uns sur les autres, puisqu’on avait une formation électrique à l’époque.

Yves : C’est vrai, il y avait aussi le batteur à l’époque. Moi je suis resté assez scotché quand j’ai entendu Amaury : je n’avais jamais entendu ça dans le coin, je l’ai approché pour faire connaissance et on a décidé de faire un groupe. Mais ça fait déjà près de 10 ans !

SBS : Vous vous souvenez de l’année ? Moi je m’en souviens c’est 2009. Je me souviens également d’Amaury Faivre, qui était le petit gars qui débarquait, que personne ne connaissait…

Yves : … et que tout le monde a entendu !

SBS : Exactement ! Justement, puisqu’on parle de toi Amaury, est-ce que tu peux nous raconter un peu ton parcours musical ? Comment tu es arrivé au blues, et quelles sont tes influences ?

Amaury : Je suis arrivé au blues par l’instrument, en fait. J’ai commencé l’harmonica quand j’étais petit dans ma ville natale de Besançon, et les méthodes pour apprendre l’harmonica sont de Jean-Jacques Milteau ou Charlie McCoy et on arrive tout de suite au blues. Et ça m’a plu. J’ai vraiment commencé en tant qu’enfant, avant l’âge où l’on a envie de choisir un style ou un goût : j’ai fait ce qu’on me demandait de faire dans les livres, au début.

SBS :  Donc, tu as fait du blues même avant de savoir que c’était du blues ?

Amaury : C’est un peu ça, oui !

SBS : … parce que tu voulais faire de l’harmonica…

Amaury : Voilà ! Je voyais qu’il fallait chanter 2 phrases, je ne parlais pas anglais mais j’essayais de faire les 2 phrases parce qu’il y avait une intervention entre deux parties d’harmonica. C’était vraiment comme ça, simplement parce que les méthodes me l’imposaient un petit peu.

SBS : Et tu as appris la guitare, après ?

Amaury : Oui appris j’ai appris la guitare. En fait, assez vite j’ai vraiment travaillé beaucoup en étant  très très jeune et j’ai tout de suite su que  je voulais faire de la musique de ma vie : quand j’avais 12-13 ans j’étais déjà décidé. Donc je jouais dans des groupes et en tant qu’harmoniciste je jouais sur 2, 3, 4 morceaux dans le set, je faisais un petit solo, une petite intervention, et j’avais donc beaucoup de temps à ne rien faire. J’ai commencé à jouer de la guitare à ce moment-là, parce que mon père jouait de la guitare aussi. Donc, j’ai commencé à jouer, à apprendre des accords et c’était vers l’âge de 12-13 ans.

SBS : Et tu père écoutait quoi comme musique ?

Amaury : Un peu de tout en fait. Mes parents écoutent pas mal de musique, mais sans vraiment de goût très prononcé pour un seul style. Ils écoutent de la musique classique, du rock, Brassens, de la chanson, tout ce qui n’est pas trop « variété » leur va bien.

SBS : Tu as cité comme influence des harmonicistes comme Milteau, quelles sont tes autres influences dans le milieu du blues, ou ailleurs ?

Amaury : Dans le blues, Milteau a écrit des partitions et surtout à l’époque c’était les seules méthodes d’harmonica que je pouvais trouver à Besançon. Et après surtout  j’ai rencontré les Little Walter, Sonny Terry, vraiment les vieux du blues. C’est par ces méthodes que je suis rapidement arrivé aux racines, aux débuts du blues.

SBS : Et toi Yves, quel est ton parcours ?

Yves : Moi j’ai commencé la musique à cause de mon frère. J’avais un frère qui avait 7 ans de plus que moi et qui était mon idole. Donc j’ai commencé la musique vers 13 ans, parce qu’il faisait de la musique. J’ai commencé à apprendre un peu tous les styles et un jour, à la fin du premier concert quelqu’un est venu et m’a dit : « les autres morceaux c’était pas mal, mais le blues que tu as fait était vraiment bien ». Ca m’a donné un petit truc dans la tête et du coup je me suis dirigé vers le blues et à partir du moment où je me suis intéressé au blues, mon frère m’a donné un disque de Stevie Ray Vaughan que j’ai mis de côté 6 mois avant de l’écouter. Puis tout à coup. du jour au lendemain j’ai adoré ça, comme beaucoup de gens à l’époque, et là je me suis vraiment intéressé à ça, j’ai approfondi et j’ai écouté des choses comme Robben Ford, qui n’est pas fondamentalement du vrai blues, mais je n’ai pas arrêté de faire du blues depuis dans un sens un peu plus large. J’ai pris mon temps pour jouer avant de faire des concerts, ensuite j’ai eu des enfants, j’ai mis la guitare un peu de côté , même si je continuais de jouer un peu tous les jours. Le blues était pour moi beaucoup plus évident que les autres musiques. Et j’adorais la musique d’improvisation.

SBS : Je suis étonné que tu cites Stevie Ray Vaughan comme point de départ, parce que ton jeu de guitare n’est pas très proche de celui de SRV, quand même.

Yves : Il l’a été pendant longtemps !

SBS : Mais il ne l’est plus ? Tu mentionnes Robben Ford et d’autres influences qui ont contribué à trouver ton propre style sur d’autres choses ?

Yves : Exactement. Après cela fait un melting pot. J’ai été quand même bien influencé par lui, mais j’ai aussi été influencé par des guitaristes comme Carlos Santana à l’époque. Il n’y avait quand même pas grand-chose, je suis quand même bien plus âgé que Amaury et à l’époque il y avait des guitaristes comme Larry Carlton, que j’adorais, et c’est vraim que j’ai fini par faire un mix, mais Stevie Ray Vaughan m’a vraiment influencé par sa puissance, par sa manière d’aborder la musique et pendant un moment j’étais vraiment scotché à lui. J’ai mis du temps à en sortir, comme toutes les influences premières, on met un peu de temps à se rendre compte qu’il y a autre chose, mais ensuite on joue son propre style par obligation, parce qu’on aime qu’un certain caractère se reconnaisse à la guitare.

SBS : Quand tu écoutes d’autres choses que du blues, qu’est-ce tu écoutes ?

Yves : Beaucoup de funk. J’aime beaucoup le funk. Il y a beaucoup de gens qui font beaucoup de musique, moi-même j’en fais de plus en plus et je n’écoute pas tant que ça un style particulier : un petit peu de tout. Je passe déjà tellement de temps à faire de la musique que j’en écoute finalement pas tant que ça. C’est un peu éclectique.

SBS : Et toi Amaury ?

Amaury : Moi je n’en écoute jamais ! (rires)

SBS : Tu en fait trop et tu n’as pas le temps d’en écouter ?

Amaury : C’est un petit peu ça.  Je n’ai pas beaucoup écouté de musique. En fait j’aime bien improviser et créer un petit peu mon propre univers musical. Et quand j’écoute un style c’est pour m’influencer du style en général et pas d’un artiste en particulier.

SBS : Puisque l’on parle de style, est-ce que vous vous définissez vraiment comme un groupe de blues, ou pas ?

Amaury : Pas du tout en fait. Comme on joue en duo de guitares acoustiques, c’est un blues assez rural, traditionnel qui est joué et nous faisons vraiment un blues qui est aux frontières du jazz, de la pop même pour certaines chansons, bluegrass, folk, …

SBS : … avec même des morceaux qui vont du côté de la musique cajun.

Amaury :  Oui, c’est exactement ça.

Yves : On est beaucoup à la frontière en fait.

Amaury : Et on aime ce jeu, par l’improvisation d’arriver à amener plein de choses sans dénaturer. On n’essaie pas l’exercice de style, mais on essaie de s’approprier toutes ces choses et mélanger un petit peu tout. En gardant le son des guitares acoustiques on arrive à donner une unité au concert quand même. Si on faisait la même chose avec un groupe et autant de styles différents ça paraîtrait probablement vraiment bizarre.

Yves : Et en plus c’est assez intéressant à partir du moment où on est vraiment beaucoup dans l’improvisation. Ne pas refaire ce qui a été fait est notre créneau : il y a beaucoup de cela dans ce style de Chicago blues ou avec des guitares acoustiques et c’est très particulier. On ne vient pas d’Amérique, on n’a pas cette culture-là. La culture européenne est quand même beaucoup plus éclectique, donc on en profite un petit peu pour aller explorer pas mal de choses et pour fureter à gauche et à droite.

Amaury : On a un peu un regard extérieur sur cette musique et ça nous donne des libertés.

SBS : Si vous pouviez remonter le temps, et l’espace et revoir ou voir un musicien que vous aimez, qui iriez-vous écouter ?

Amaury : Je pense que c’est Robert Johnson quand même, avec son peu d’enregistrements…

Yves : Oui c’est presque une obligation, enfin pas une obligation, mais j’en ai tellement entendu parler. Parmi les musiciens de blues on en parle comme un demi-dieu : alors de m’imaginer dans ces moments-là dans un bouge mal famé …

SBS : … un bon vieux juke-joint …

Yves : …  et tomber sur Robert Johnson ! Si je pouvais choisir un seul concert, clairement ça serait celui-là, sans aucune hésitation !

SBS : On va parler du Swiss Blues Challenge. D’abord, pour y avoir assisté, il y avait d’abord la barrière de la langue, on était en Suisse Allemande, à Bâle et aucun de vous ne parle l’allemand et vous avez fait la présentation en anglais. Vous étiez également le seul groupe acoustique et vous avez pris d’énormes risques sur scène, comme par exemple quand Amaury s’est éloigné de son micro pour chanter a cappella alors que le parterre était bondé. Moi j’ai pensé que c’était un énorme risque, mais qui a finalement super bien payé : vous avez accroché le public malgré la barrière de la langue et malgré que vous fassiez quelque chose d’un peu moins traditionnel. A titre personnel j’ai trouvé ça vraiment génial. Est-ce que vous avez quelque chose à ajouter sur ce commentaire et est-ce que vous avez fait une préparation particulière pour cette finale ?

Amaury : Pour la prise de risque tu as raison. C’est quelque chose qu’on aime faire et qu’on fait : on défend vraiment la vraie improvisation et pas juste un solo au milieu d’un morceau qui a été construit. Donc c’est vrai que même si on s’était vraiment beaucoup préparé pour ce concours, qu’on avait beaucoup travaillé les morceaux et qu’on savait vraiment précisément l’ordre des morceaux et l’ambiance, l’énergie qu’on voulait donner à chaque morceau, on se laisse toujours une grand part d’improvisation dans le déroulement du morceau : c’est-à-dire qu’on peut rajouter un couplet, en enlever un, faire un solo qui dure un tour ou dix tours, tout ça se passe sur le moment en fait. On défend vraiment ce côté d’improvisation et c’est ce qui a payé aussi, parce qu’on en voit peu de la vraie improvisation. C’est assez rare. Et c’est une prise de risque parce que ça peut tomber à l’eau, mais quand ça marche par contre, tout le monde est là et c’est magnifique.

Yves : En plus, on était là en Suisse Allemande comme tu l’as dit, et on n’avait pas grand-chose à perdre. Nous étions déjà très contents de faire partie de cette finale, pour nous c’était déjà quelque chose d’incroyable d’être le seul groupe acoustique, en plus romand, au milieu de tout ça et on s’est dit, voilà, on va jouer à fond et on va se faire plaisir, vraiment se faire plaisir et laisser les choses se dérouler comme ça. Amaury a senti tout à coup quelque chose se passer. On n’avait pas grand-chose à perdre, au pire on était 2ème, 3ème ou 4ème et puis voilà. Et du coup on y a vraiment été et ça c’est vraiment senti. Je pense que les autres groupes étaient très appliqués et on fait attention à faire quelque chose de très bien: c’étaient de  très bons musiciens qui ont essayé de faire des choses très en place, et voilà. Peut-être que c’était un peu froid et que les gens avaient envie de cette espèce de fragilité. On s’en est rendu compte sur le moment. Nous on était juste là pour s’amuser, même si c’est très important pour nous, mais quand on arrive avec 2 guitares acoustiques au milieu de toute cette armada de sections de cuivres…

Amaury : C’est vrai que c’était intéressant juste pour le contexte. C’est au milieu d’un festival (Basel Summerblues), ce n’était pas une soirée organisée juste pour le concours, c’est un festival qui est complètement gratuit, tous les concerts sont gratuits, en plein air, il faisait super beau, super chaud et beaucoup de gens étaient juste là pour prendre du plaisir et du coup pas du tout pour essayer de juger qui était le meilleur groupe, c’était vraiment sur l’émotion que ça s’est passé.

Yves : Et c’est vrai qu’on s’est dit pendant ces 20 minutes qu’on allait essayer de faire ce qu’on sait faire : c’est-à-dire un petit moment d’improvisation et c’est vrai que les gens ont beaucoup plus aimé que ce qu’on pensait. On a eu un retour, c’est vrai que les gens étaient adorables dès qu’Amaury a commencé un peu à improviser ils ont tout de suite été conquis et présents et c’était génial. Pour nous c’était un moment fa-bu-leux.

SBS : Pour nous aussi ! Ca me permet de vous féliciter pour cette victoire.  Et effectivement je pense que la prise de risque a beaucoup plu au jury, qui s’est dit que là vous aviez quand même osé essayer de faire quelque chose. Et c’est la première fois au Swiss Blues Challenge qu’on avait un groupe qui était bissé pendant le concours parce ce que d’habitude le public sait que c’est minuté, on sait que c’est 20 minutes, mais là les gens ne voulaient plus vous lâcher ! Est-ce que cette victoire au Swiss Blues Challenge a déjà eu des retombées positives ?

Amaury : Oui, on a déjà établi quelques contacts pour des concerts, et des festivals aussi, et des lieux, des gens qu’on a rencontré. Et le gros truc aussi, ça nous a donné l’envie d’avancer beaucoup. On en parlera tout à l’heure mais on a un album en cours qui va sortir à la fin de l’année et tout ce qui suit avec un site web et des photos, pour proposer quelque chose qui soit vraiment professionnel et abouti. A part l’année dernière pendant laquelle on a beaucoup joué, ça fait 6-7 ans que le duo existe, mais les premières années on a fait ça pour proposer une alternative au groupe électrique dans une formation plus intimiste en duo. En fait c’est venu comme ça, les premières fois c’était par sollicitation et on s’est dit qu’on pouvait essayer, et voilà ! Et avec le temps on avait de plus en plus envie de faire ça et avec le concours on a vraiment envie de développer le duo.

Yves : Oui, on va mettre l’accent là-dessus. Maintenant on attend un petit peu que le disque soit fait qu’on puisse proposer quelque chose d’abouti et profiter de cette victoire pour essayer de tirer quelques ficelles et évoluer avec le duo. Parce que c’est ce qu’on a vraiment envie de ne faire que ça

SBS : On va en discuter de ce disque du coup : vous êtes en cours d’enregistrement ?

Amaury : Exactement !

SBS : Et il sera prêt quand ?

Amaury : Il sera prêt quand il sera prêt !  On y met le temps qu’on peut malgré tous les impératifs que nous avons, mais ce qu’on veut c’est le finir vers la fin de l’année 2017 pour qu’on puisse démarcher rapidement avec ça, principalement pour les festivals d’été…

Yves : … pour ne pas laisser passer cet effet de suite du challenge et surfer là-dessus.

SBS : J’imagine que le premier disque de Amaury Faivre duo sera proche de ce qu’on voit sur scène, c’est-à-dire 2 guitares, harmonica et voix, mais est-ce que vous allez apporter autre chose ?

Amaury : La première chose sera le répertoire qu’on joue : tous les morceaux qu’on enregistre sont uniquement des compositions (d’Amaury) que nous avons joué sur scène depuis quelques temps et qui sont déjà prêtes en fait. Cet album, je l’ai en tête depuis un petit moment et pour des questions de son, on n’a pas envie de faire un album qui sonne comme un duo, comme 2 guitares acoustiques. On joue ensemble bien évidemment mais j’ai fait appel aussi à des amis musiciens pour mettre par exemple des percussions, une contrebasse, l’orgue hammond…

Yves : … mais ça sera très acoustique …

Amaury : … oui on garde ce côté intimiste et acoustique. On n’a pas voulu faire la grande armada avec des cuivres et des violons.

Yves : … c’est très discret.

SBS : C’est par petites touches juste pour compléter l’album.

Yves : Exactement ! Et les compositions d’Amaury –à mon goût – sont suffisantes pour ne pas avoir à rajouter toute une armada de choses, elles sont vraiment abouties et il y aura juste quelques touches comme ça. Ca va être un très beau disque, pour moi en tout cas, ça va être un très beau disque. On verra ce que donne, mais là je commence à mieux me rendre compte du produit final et ça sera quelquechose de phénoménal.

SBS : On se réjouit en tout cas ! Le futur c’est l’année prochaine, 2018. qui sera une grande année elle aussi puisqu’il y aura l’International Blues Challenge à Memphis en janvier et après  le European Blues Challenge qui se déroule à Hell, en Norvège du 15 au 18 mars. Quelles sont vos attentes et comment est-ce que vous allez vous positionner pour ces deux grands concours ?

Yves : Je pense qu’on va agir exactement comme on l’a fait pour le Swiss Blues Challenge : c’est-à-dire qu’on va pas mal travailler pour être prêts et on va essayer de garder cette énergie d’improvisation et de moment particulier sur l’instant. Le reste ne nous appartient pas, on verra !  Les attentes sont le plus haut possible mais on ne se fait pas d’illusions non plus : il y aura beaucoup de très bons musiciens. Moi j’attends un peu plus du European Blues Challenge que de l’International, parce que l’IBC en Amérique ça reste quand même quelque chose de particulier : rien que de participer à ça est incroyable.

SBS : Amaury, tu veux ajouter quelque chose ?

Amaury : Je suis super content d’aller à Memphis pour jouer …

SBS : … tu allais dire « retourner » à Memphis ?

Amaury :  Oui en fait j’y suis déjà allé en voyage.

SBS : Et tu y as déjà joué ?

Amaury : En fait j’ai jammé là-bas. Dans les soirées là-bas il y a toujours des trucs incroyables qui se passent dans tous les bars du coin, c’est assez fou. Je suis content d’y aller pour jouer en fait, ce qui est magnifique c’est que c’est l’endroit du blues pour jouer. J’ai eu l’occasion d’aller à New York en tant que touriste une première et d’y retourner pour jouer et la ville était 10 fois mieux. Et j’attends donc de retourner comme musicien à Memphis. Et à Hell, on va se baigner sûrement parce que c’est au mois d’avril (note : mars en fait) (rires), on sera en Norvège, ça va être super. C’est l’occasion de rencontrer tout ce qu’il y a dans le blues en Europe et éventuellement des gens qui organisent des concerts et des festivals, pour nous ça peut être de super rencontres.

Yves : Et voir le niveau aussi pour nous situer.

Amaury :  Exactement, se placer par rapport au niveau européen.

Yves : Mais on ne va pas changer quoi que ce soit pour ça, on va continuer sur notre lancée.

SBS : A Memphis, est-ce que vous allez juste pendant la période du concours ou est-ce que vous restez quelques jours de plus pour vous balader sur la route du blues ?

Yves : On va prendre quelques jours je pense, on ne va pas peut-être pas prendre deux semaines, mais on va quand même essayer de prendre quelques jours …

Amaury : … au moins 3-4 jours pour enlever le décalage horaire, qui est toujours un peu désagréable et on va de toute façon prendre un peu de temps, voir si on peut aller à la Nouvelle-Orléans, à Nashville, on verra !

Yves : On va essayer peut-être de faire un petit circuit, rapide, mais efficace.

SBS : Voilà, on arrive à la fin de l’interview, est-ce que vous aimeriez ajouter autre chose ou parler d’un sujet que nous n’aurions pas abordé ?

Yves : Non, sauf que ce qui s’est passé pour nous en 2017 est vraiment merveilleux. Je trouve ce concours (le Swiss Blues Challenge) fabuleux parce que ce n’est pas seulement un concours. Evidemment quand on voit ça de l’extérieur, ça fait très scolaire, mais quand on y participe cela peut déboucher sur des opportunités.

SBS : En tant que Swiss Blues Society on a souvent eu des remarques et des questions comme « depuis quand le blues est-il un concours ? ». Une réaction que je peux comprendre mais à laquelle notre réponse et toujours la même : c’est plus un prétexte à la promotion du blues, de faire jouer les gens, de faire se rencontrer les gens, parce que quoiqu’on en dise, les plateformes comme Memphis ou le European Blues Challenge sont surtout des plateformes d’échange pour faire se rencontrer des gens. Je vous souhaite tout le bonheur du monde dans ces 2 concours et je vous propose de nous revoir en février après l’IBC et en avril, après l’EBC pour nous donner vos impressions de ces 2 concours.

Yves : Très volontiers !

Amaury : Super !

Yves : Je me réjouis déjà de te raconter tout ça

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